DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Fillon, Benjamin: Le blason de Molière
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0226
LE
BLASON
DE
MOLIÈRE
orsque Charles Perrault, tout imbu qu'il
était des préjugés du inonde officiel de
son temps, donna place à Molière parmi
les Hommes illustres du xvne sièclel, il
voulut joindre à la biographie du grand
poëte comique une image qui repro-
duisît fidèlement ses traits. Comme la
planche, gravée en 1685, par Jean-Bap-
tiste Nolin2, d'après Pierre Mignard,
pouvait fournir encore un nombreux
tirage, il crut, avec raison, ne pouvoir
mieux taire que cie se servir de cette œuvre précieuse. Le portrait,
réduit au buste, fut entouré d'un encadrement ovale, décoré, à sa partie
inférieure, d'un écusson où se voient trois miroirs, posés deux et un, et
surmonté, en guise de heaume, d'un masque avec lambrequins.
Ce blason n'ayant jamais été le sujet d'une étude spéciale, nous allons
essayer d'en indiquer les origines.
L'extrait, qui suit, d'un petit carnet de notes héraldiques du com-
mencement du xviir6 siècle, concernant certaines familles de la bour-
geoisie parisienne, que nous a jadis communiqué M. Lefebvre, l'ancien
libraire de l'Arcade Colbert, va d'abord indiquer la couleur de ses émaux.
On y trouve, pp. 18 et 22 :
(( Bejart : d'azur à la fasce d'argent) à trois molettes d'or, deux en
chef, une en pointe. »
« Mme jde Montala.nt-Rac.hel, de son nom, de Molœre-Poquelin : de
sinople à trois miroirs de Vérité, embordurés d'or 3. »
1. Paris, Ant. Dezallier, -1696, 2 vol. in-folio.
2. On sait peu de chose de ce graveur, dont l'œuvre est très-restreint. L'adresse,
inscrite au bas de son portrait du P. Menestrier, apprend qu'il habitait quai de l'Hor-
loge. Peut-être était-ce le môme artiste que J.-B. Nolin, géographe du roi et mar-
chand de cartes géographiques.
3. Un second manuscrit de la même période, relatif à la Bretagne et à quelques
BLASON
DE
MOLIÈRE
orsque Charles Perrault, tout imbu qu'il
était des préjugés du inonde officiel de
son temps, donna place à Molière parmi
les Hommes illustres du xvne sièclel, il
voulut joindre à la biographie du grand
poëte comique une image qui repro-
duisît fidèlement ses traits. Comme la
planche, gravée en 1685, par Jean-Bap-
tiste Nolin2, d'après Pierre Mignard,
pouvait fournir encore un nombreux
tirage, il crut, avec raison, ne pouvoir
mieux taire que cie se servir de cette œuvre précieuse. Le portrait,
réduit au buste, fut entouré d'un encadrement ovale, décoré, à sa partie
inférieure, d'un écusson où se voient trois miroirs, posés deux et un, et
surmonté, en guise de heaume, d'un masque avec lambrequins.
Ce blason n'ayant jamais été le sujet d'une étude spéciale, nous allons
essayer d'en indiquer les origines.
L'extrait, qui suit, d'un petit carnet de notes héraldiques du com-
mencement du xviir6 siècle, concernant certaines familles de la bour-
geoisie parisienne, que nous a jadis communiqué M. Lefebvre, l'ancien
libraire de l'Arcade Colbert, va d'abord indiquer la couleur de ses émaux.
On y trouve, pp. 18 et 22 :
(( Bejart : d'azur à la fasce d'argent) à trois molettes d'or, deux en
chef, une en pointe. »
« Mme jde Montala.nt-Rac.hel, de son nom, de Molœre-Poquelin : de
sinople à trois miroirs de Vérité, embordurés d'or 3. »
1. Paris, Ant. Dezallier, -1696, 2 vol. in-folio.
2. On sait peu de chose de ce graveur, dont l'œuvre est très-restreint. L'adresse,
inscrite au bas de son portrait du P. Menestrier, apprend qu'il habitait quai de l'Hor-
loge. Peut-être était-ce le môme artiste que J.-B. Nolin, géographe du roi et mar-
chand de cartes géographiques.
3. Un second manuscrit de la même période, relatif à la Bretagne et à quelques