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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 3
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Fillon, Benjamin: Le blason de Molière
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0227

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LE BLASON DE MOLIÈRE. 207

On sait que Mme de Montalant fut le seul enfant, issu du mariage de
Molière et d'Armande Béjart, qui lui ait survécu.

Les armoiries, attribuées ici à la famille de cette dernière, dont le
père, bien que huissier aux Eaux et Forêts, se qualifiait écuyer sur la fin
de sa vie, sont identiques à celles portées à Y Armoriai de la généralité
de Paris, conservé au département des mss. de la Bibliothèque nationale,
volume II, f° 1000. Gela ferait supposer que l'auteur des notes précitées
était également bien renseigné sur celles de Mme de Montalant. Nous
allons essayer de le démontrer, à l'aide des émaux du blason lui-même.

Dans ses Recherches sur Molière et sur sa famille, Eudore Soulié
indique, p. 8/1, à l'aide de l'inventaire du mobilier de la maison mor-
tuaire, dressé du 13 au 20 mars 1673, les couleurs qu'il affectionnait
d'une manière spéciale, c'est-à-dire le vert et le jaune. Les tentures et
draperies de sa chambre à coucher étaient de ces deux teintes. Elles
dominaient également dans la plupart cle ses habits de théâtre. —■ Les
rubans verts d'Alceste sont restés célèbres. —■ C'est précisément vert et or
que sont le champ et les meubles de son écu1.

Le même document constate, d'autre part, p. 272, qu'une des pièces,
dont se composait l'appartement de la rue Richelieu, occupé par Molière
et sa femme, au moment de son décès, était décoré en bleu et blanc, et
garni de sièges de bois doré, le tout s'identifiant avec les couleurs du
blason des Béjart. D'où on est autorisé à conclure que les deux époux
ont eu un but déterminé, lorsqu'ils ont fait choix des étoffes de leurs
ameublements respectifs.

A ces premiers renseignements viennent s'en ajouter d'autres. Parmi
ceux, pleins d'intérêt, consignés par Jal dans son Dictionnaire critique
de biographie et d'histoire, il en est un qui se rapporte au pseudo-
heaume des armoiries données dans le livre de Perrault, p. 874. « Mo-

autres provinces, qu'ont possédé les frères Gautier, de Nantes, blasonne de la sorte
ces mêmes armoiries : d'azur à trois miroirs de vérité d'argent; mais les nom-
breuses inexactitudes qu'on y rencontre font estimer qu'il n'y a pas trop lieu d'en
tenir compte. Avant d'avoir étudié la question avec tout le soin qu'elle comportait,
nous avions accepté cette variante, et l'avions consignée dans le journal de Fontenav
l'Indicateur, du 18 mai '1873. M. A.-P. Malassis a fait de même dans le petit volume
qui a pour titre : Molière jugé par ses contemporains. Paris, Liseux, '1877, in-8°.
La gravure, placée en tête du livre, les reproduit ainsi.

A. Le cristal étamé des miroirs devait être blanc; mais on verra, plus loin, que
Molière avait introduit le blanc mat parmi ses couleurs favorites.

Le graveur, qui a ajouté un cadre à la gravure de Nolin, n'ayant pas sans doute de
connaissances héraldiques a mal interprété le champ du blason. Dans le dessin qu'en
a fait M. Goutzwiller les tailles ont été indiquées comme il convient pour la lecture.
 
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