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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 3
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Reiset, Frédéric: Une visite aux musées de Londres en 1876, 8, La National Gallery: écoles flamande et hollandaise
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0255

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UNE VISITE AUX MUSÉES DE LONDRES EN 1876. 235

liers font baigner leurs chevaux. Le ciel indique une belle soirée d'été.

Tableau parfait en son genre, largement peint, vaporeux et lumi-
neux au possible. Il pourrait, pour la beauté et les dimensions, servir de
pendant au grand Guyp de la galerie du Louvre. Tous deux seraient sans
rivaux, si lord Ellesmeere ne possédait une incomparable marine, qui
l'emporte, croyons-nous, sur tous les ouvrages de ce maître. Il peignit
également bien les figures et les animaux, le paysage, la marine, la
nature morte... Pour la lumière diffuse qui baigne les différents plans
d'un paysage, il l'emporte sur Both et rivalise avec Claude.

Les autres tableaux de Guyp que l'on voit dans la Galerie nationale,
quelque beaux qu'ils soient, ne peuvent être cités après celui-ci ; mais
nous n'oublierons pas un très-beau paysage de Van der Neer peint en
collaboration avec Guyp. Est-ce un effet de lune ou un effet de soleil ?
L'heure qu'on a voulu rendre participe des deux effets. Le soleil n'est
pas encore couché, puisque sa lumière brille encore, et la lune paraît à
l'horizon. Crépuscule rendu de la façon la plus ingénieuse et la plus
magistrale.

Le site représenté est des plus étendus. À gauche, au premier plan,
de grands arbres mêlant leur feuillage; au second plan, une large plaine
marécageuse ; dans le fond, une rivière avec plusieurs voiles à l'horizon.
Des figures et des animaux ont été ajoutés au paysage par Guyp, qui l'a
signé en même temps que Van der Neer. C'est le plus beau Van der
Neer connu, et les figures peintes par Guyp augmentent notablement
son mérite et sa valeur.

Cette valeur doit être grande assurément, car en 1832, chez Erard,
la toile des deux amis a été payée 25,900 francs. Elle a été léguée en
1838 par lord Farnborough. — Avant d'appartenir à Erard, elle faisait
partie cle la collection de Lucien Bonaparte.

Paul Potter fut un maître plus profond que Cuyp. Cuyp cherchait
avant tout l'effet de l'ensemble, l'éclat et la transparence du ciel, la
beauté des horizons. Ses animaux d'un ton chaud et coloré sont dessinés
avec quelque négligence et avec une uniformité évidente. Potter au con-
traire se rend compte de tout. Il ne laisse rien au hasard, et la nature
devait être à chaque instant consultée par lui et rigoureusement étudiée.
11 ne se contente pas de la forme extérieure, et l'on dirait qu'il veut
rendre jusqu'au moral des animaux qui posent devant lui. Si, comme
l'a dit un peintre éminent dont nous nous honorons d'avoir été l'ami, le
dessin est la probité de l'art, Potter est le plus loyal des artistes; car
nul n'a dessiné avec plus de précision, de conscience et de succès.
 
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