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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 4
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Havard, Henry: Les Palamedes: l'état civil des maîtres hollandais
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0390

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L'ÉTAT CIVIL DES

MAITRES

HOLLANDAIS

LES PALAMEDES

ans toutes les écoles anciennes, il est un certain nombre
d'artistes dont le talent sincère, ému, dont l'habileté
consciencieuse, ennemie des tours de force et des « vir-
tuosités » banales, semblent avoir été réservés pour une
postérité choisie d'amateurs discrets et de connaisseurs
studieux.

Ces artistes de goût ont, pour la plupart, passé ina-
perçus aux yeux de leurs contemporains. Leur vie a été
comme leur art, connue seulement de quelques intimes.
Les historiens n'ont rien retenu de leur existence, et
leur nom, pendant des siècles ignoré de la foule, semble, quand il se produit, être une
sorte de révélation.

Alors on s'étonne que tant de talent soit demeuré méconnu. On interroge d'une
main fébrile les faiseurs de biographies, et l'on est tout surpris d'être arrêté par un
voile impénétrable. Une sorte de pénombre poétique dérobe à nos yeux ces physio-
nomies sympathiques, vers lesquelles on se sent entraîné par une invincible attraction.
Bienheureux encore, lorsque la fantaisie audacieuse de quelque biographe sans scru-
pules n'a point fait jaillir d'une imagination prolixe un roman indigeste composé
d'anecdotes suspectes, bourré do détails invraisemblables, et reposant sur des dates
inventées.

C'est particulièrement dans l'école hollandaise qu'on rencontre de ces talents in-
compris en leur temps, négligés par leurs contemporains, oubliés par l'histoire.
Johannes Vermeer, Ruisdael, Hobboma, et dans un autre temps et dans une autre
sphère, les Palamedes sont là pour prouver ce que j'avance.

Pour ne parler que de ces derniers, tous ceux qui les ont étudiés s'en sont épris,
et cependant, à l'heure qu'il est, la nuit qui les entoure est si profonde qu'on ne sait
encore rien de certain sur leur compte.

Biirger, avec cet entrain et cette vaillante humeur que nous admirions tous en lui,
s'est passionné un moment pour eux; et, se heurtant à ces mystères impénétrables, il
s'impatientait de ne pouvoir percer l'obscurité dans laquelle ils sont commé^ensevelis.
«C'est là, s'écriait-il (en parlant de l'un d'eux), un excellent peintre aussi original qu'il
 
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