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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 5
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Lostalot, Alfred de: La collection Laurent Richard
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0507

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LA COLLECTION LAURENT RICHARD, 471

L'espace se resserre; nous ne voudrions pas dépasser la permission,
et pourtant que de choses à dire encore si nous devions proportionner
l'éloge au mérite des ouvrages qui nous restent à examiner. De ce
nombre seraient le tableau cle Meissonier : Les deux Van de Velde —
Adrien assis, examine avec l'attention bienveillante d'un frère aîné que
la jalousie ne saurait atteindre, une toile de Guillaume, pendant
que celui-ci, accoudé contre un bahut, dodeline doucement de la tête
devant son ouvrage d'un air modeste et satisfait; — ce petit chef-
d'œuvre est daté de 1855, la bonne époque, celle qui ne laisse
aucune place à la critique ; puis, trois tableaux de Fromentin, des plus
importants. Notre rédacteur en chef les examinera sans doute, dans
l'étude qu'il consacre à ce peintre. Celui que nous reproduisons est une
petite toile intime, discrète, qui nous semble résumer en elle toutes les
délicatesses, les élégances de sa manière, en même temps que
sa merveilleuse aptitude à saisir la physionomie des êtres et du milieu
où ils s'agitent. Très-intéressants encore, Le Chariot de blessés
de M. Pettenkofen, L'alerte, de M. Protais — son meilleur tableau
peut-être, — le Charles Ier insulté par les soldats de Cromwell, de
M. Roybet, qui depuis.., mais alors il avait le don du mouvement, de
la vie, et peignait avec une habileté remarquable, Y Intérieur de bergerie,
cle M. Jacque, le tableau dont il a fait la merveilleuse eau-forte que l'on
sait, et le Laboratoire d'alchimiste, d'Isabey, toile bien connue, produc-
tion de l'art romantique qui porte honorablement sa date.

Le Retour de l'Enfant prodigue de Marilhat , et le Chenil de
Decamps ont été gravés dans la Gazette, en 1873 ; elle en a dit tout
le bien que méritent ces beaux ouvrages.

Nous signalerons encore deux petits tableauxde Couture, très-
intéressants d'exécution, quand on les étudie cle près, L'Orgie et Pierrot
malade, étude de philosophie courante en deux couplets, avec morale :
Pierrot est malade des suites de l'orgie et tous les médecins sont des
ânes, comme en témoigne cette inscription tracée par Couture à l'angle
du second tableau : « La science fait voir à ce docteur ce qui n'est
pas et l'empêche de voir ce que tout le monde devine. » Le docteur,
en effet, tout entier au pouls du malade, n'aperçoit pas les bouteilles
vides qui garnissent la chambre de ce Parisien de la décadence.

Nous avons gardé pour la fin quatre tableaux d'un peintre peu connu
et qui mériterait de l'être davantage, de Tassaert. Etrange nature d'ar-
tiste! Aujourd'hui tourmenté de visions érotiques et emboîtant hardiment
le pas derrière Fragonard, le lendemain faisant pénitence avec des élans
de mysticisme qui ne sont pas sans grandeur, ou peignant en traits d'une
 
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