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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 1
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Lostalot, Alfred de: L' imitation de Jésus-Christ: illustrée par M. Jean-Paul Laurens
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0110

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L’IMITATION DE JESUS-CHRIST

ILLUSTRÉE PAR M. JEAN-PAUL LAURENS

ans l’article qu’il consacrait aux aquarelles et aux dessins du
Salon de 1876 i, M. Louis Gonse a déjà rendu pleine justice
aux importantes compositions de M. J.-P. Laurens, destinées à
accompagner et commenter le texte de Y Imitation. Nous
avons peu de chose à ajouter. On sait que ces dessins, déjà
gravés par L. Flameng, n’avaient pu trouver place dans l’édi-
tion préparée pour les recevoir. Sur le veto formel de M. Louis
Veuillot, on crut devoir les exclure d’un livre dont elles eussent fait la fortune.
Mais une œuvre de cetlé importance ne pouvait évidemment périr, et nous n’éton-
nerons personne en disant qu’elle a survécu à sa disgrâce.

M. Quantin eut l’idée d’acquérir les planches et d’imprimer exprès pour elles une
édition nouvelle de Y Imitation. Ce n’était pas faire montre d’une audace extraordi-
naire; cependant l’inspiration n’en est pas moins bonne et nous estimons qu’elle
consacre heureusement les débuts de la jeune librairie qui s’est fondée dans la maison
Claye.

Incontestablement les dessins qui ont si fort alarmé la conscience du fougueux
rédacteur de YUnivers s’éloignent beaucoup des données orthodoxes, mais, en
somme, nous n’y voyons rien dont puisse s’effaroucher le catholique le plus rigoureux.
Si les personnages mis en action par M. Laurens ne sont pas façonnés sur les types
convenus, la dignité de leur attitude, simple et noble à la fois, relève par un cachet
d’austérité les trivialités de leur nature, que le peintre a peut-être soulignées avec
trop de complaisance, nous le reconnaissons sans détour. Dans cet excès de réalisme,
que l’on peut trouver blâmable, nous verrions même une preuve de la sincérité de
l’artiste et de son respect pour l’histoire. En effet, M. Laurens est bien près de la vérité
historique quand il nous montre, sous une enveloppe grossière, les guerriers et les
prêtres du moyen âge. Les héros de ces temps barbares n’avaient aucune prétention
aux grâces; leur beauté sans culture, mélange de santé et de naïve énergie, s’illumi-
nait des rayons de la foi. Quant à la distinction, ils n’en avaient cure : c’est là une
fleur des civilisations raffinées.

J’ajouterai qu’en commentant ainsi ce beau livre de Y Imitation de Jésus-Christ,

1. Gazette des Beaux-Arts, ne période, t. XIV, p. 138.
 
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