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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 2
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Paliard, Charles Benoît: La petite Madone d'Orléans et diverses erreurs de passavant
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0221

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LA PETITE MADONE D’ORLEANS

ET DIVERSES ERREURS DE PASSAVANT

es lecteurs de la Gazelle n’ont [tas oublié la fine et délicate gravure
de la petite Madone d'Orléans que M. Gaillard a faite pour cette
revue en 1869 1. M. Henriquel-Dupont s’occupe à son tour de graver
le même tableau; s’il réussit comme pour le dessin de la Sainte
Vierge avec l’Enfant, qui est à la salle des Boîtes du Musée du
Louvre, il fera une belle œuvre.

Ce dessin a été exécuté pendant la période florentine du Sanzio, sous l'influence
delà finesse et de la distinction un peu mondaine de Léonard. C’est un motif gracieux;
la Vierge sourit modestement à l’enfant en lui présentant sa nourriture; celui-ci,
joyeux, la main sur le sein de sa mère, va prendre son repas; la manière dont il
regarde le spectateur n’est pas exempte d’une certaine afféterie atténuée avec beau-
coup de talent par le graveur; le sein découvert pour l’allaitement a probablement
empêché Raphaël de poursuivre son sujet, et la peinture n’aura pas été exécutée.

La Madone d’Orléans, bien que peinte à peu près à la même époque, n’est plus
sous l’influence exclusive du Vinci ; elle est d’un style élevé, d’un sentiment propre
au peintre d’Urbin, qui a fait un heureux retour vers l’expression ombrienne. L’idée
prédominante paraît être de faire ressortir l’humilité de la mère de ant la grandeur
de son fils ; tous deux font penser à la prière de saint Bernard qui commence le
dernier chapitre de la Divine Comédie.

Ils ont l’auréole simple; le cercle crucifère n’étant pas là pour indiquer la divi-
nité du fils, Raphaël répand sur la tète du Christ une lumière surnaturelle d’une mer-
veilleuse beauté.

Plus tard, dans le tableau de la Vierge à la chaise, laissant l’auréole à Marie et au
petit saint Jean, il la supprime au Christ, et fait sortir des flammes de sa cheve-
lure.

Ici le visage de la mère s’éclaire de la lumière divine qui s’échappe de celui de
son fils, l’obscurité du fond aide à l’effet; au sommet de la tête de Notre-Seigneur,
sur ses cheveux courts et très-blonds, le peintre a fixé une clarté charmante qui
s’épanouit sur son front puissant en rayons presque blancs, se dégradantsur le nez,
sous les yeux, au-dessus de la bouche, et un peu sur la lèvre inférieure.

Le graveur s’appliquera certainement à rendre cette poétique clarté, et, pour

1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. I, p. 322.
XVIII. — 2e PÉRIODE.

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