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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 5
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Lavoix, Henri: La galerie orientale du Trocadéro
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0794
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770

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

et dans quelques collections particulières de l’Italie. Le nombre n’en
était pas très considérable. Épars çà et là, ces objets étaient entrés dans
les musées, comme partout ailleurs, par hasard. Paris en possède de
très beaux, il est vrai, mais en très petit nombre. J’en ai vu à Vienne,
à Berlin, à Munich. Dans une course que je fis à Londres — c’était
en 1863 —je pus en examiner une dizaine tout au plus, dispersés au
Kensington et chez divers amateurs. L’exposition des arts rétrospectifs
de 1867 signala chez nous un goût des plus marqués pour les arts arabes,
et voilà qu’à onze ans de distance la Galerie orientale du Trocadéro nous
offre aujourd’hui une collection de manuscrits, de vases et de plats
damasquinés, de lampes de mosquée et de coupes en verre, de faïence,
de tapis, d’armes, d’objets d’art de toute nature, si importante que je
doute qu’on puisse trouver à Damas elle-même, dans cette ville qui,
plus que toute autre ville de la Syrie, a conservé dans ses vieilles maisons
les richesses du passé, un musée oriental aussi nombreux et aussi riche.
C’est à vous, mon cher ami, c’està M. de Rothschild, àM. Delort de Gléon,
à M. Gérome, à M. Dutuit, à M. Édouard André, à M. Basilewsky, à
M. Posno, à M. Chéblowski, à M. Eugène Piot que nous le devons,
puisque les uns et les autres vous nous avez apporté libéralement des
trésors que nous avons pu étudier en les admirant. Le succès a été des
plus grands et des plus mérités. Chacun de vous en a sa part. Mais
laissez-moi féliciter particulièrement M. Albert Goupil, qui a été l’insti-
gateur de cette exposition et dont l’activité et le zèle ont eu à surmonter
bien des difficultés pour arriver à un résultat aussi heureux et aussi
complet.

Si vous en exceptez l’architecture, le peuple arabe n’occupe pas une
grande place dans l’histoire de l’art. Tel qu’il est, et volontairement
emprisonné dans l’ornementation, avec une loi religieuse qui pèse sur son
esprit en lui interdisant la peinture et la sculpture, il prend dans cette
histoire générale, non un chapitre, mais une page, une note si vous
voulez, et une note des plus curieuses. L’Arabe est un ouvrier, mais
un ouvrier d’un goût si délicat et si fin que ses travaux sont restés inimi-
tables. Son grand art, l’art de tout temps en honneur chez lui, à ce
point qu’il fait naître des grammaires et des traités, c’est l’écriture. Sur
ce thème bien restreint, la lettre, il exécute à l’infini des variations mer-
veilleuses : il reproduit partout la lettre en la modifiant : elle se mêle
aux ornements, aux fleurs, aux feuillages, aux lacis inextricables dans
leurs dessins capricieux; elle se dégage enfin de cette végétation touffue
d'arabesques qui vit autour d’elle. C’est le génie du peuple arabe : je
ne sache pas qu’il ait fait emprunt à quiconque de cet art qui lui est
 
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