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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 5
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Lavoix, Henri: La galerie orientale du Trocadéro
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0795
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LA GALERIE ORIENTALE DU TROGADÉRO.

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tout personnel, Quant à ses industries, il les tient l’une après l’autre des
peuples vaincus. Que pouvait donc connaître, que pouvait donc savoir
cette petite nation renfermée dans l’Arabie, quand elle quitta son désert
pour envahir et pour conquérir les peuples les plus civilisés de la terre :
les Grecs et les Persans? Artistes et artisans, elle prit tout d’eux. Par une
des politiques les plus habiles qui gouvernèrent le monde, elle abaissa
les vaincus par la puissance des armes et elle s’éleva, elle, par la puis-
sance de la civilisation de ses ennemis. Elle garda intacte sa loi reli-
gieuse, sa vie morale et intime, pour ainsi dire ; mais sa vie extérieure,
elle la tint des vaincus. Elle leur livra, comme à un maître, son exis-
tence matérielle; elle leur dut tout. Pendant les cinquante premières
années de la conquête de la Syrie, la monnaie des Arabes fut frappée, à
l’imitation de la monnaie byzantine, en caractères grecs et par des
ouvriers grecs. En Perse, la monnaie du vainqueur conserva l’effigie du
roi Sassanide et se servit de légendes pehlvies pour indiquer la date et
la ville de l’émission et le nom de l’émir par ordre duquel la pièce était
frappée : ce sont des graveurs persans qui font office de monnayeurs.
Dans les pays de langue latine, en Afrique et en Espagne, le nouveau
numéraire respecte le type monétaire de ces contrées et fait emploi
de caractères latins pour exprimer des légendes musulmanes : Non est
dcus ni si soins deus, non deus deo socius. « Il n’y a de Dieu que
Dieu, le seul; il n’a point d’associé. » Ce sont les ouvriers grecs ou
juifs qui gravent cette monnaie. Le monnayeur arabe ne viendra que plus
tard et à son heure.

S’il faut en croire Mouradja-d’Ohsson, le khalife Abd-el-Melik avait
fait élever à Jérusalem une superbe mosquée dont les portes étaient
décorées des images du Prophète. Les murs du temple étaient recou-
verts à l’intérieur de peintures qui représentaient l’enfer de Mahomet
avec les habitants gigantesques du feu éternel. On y voyait encore le
double paradis des croyants, où les élus, vêtus de brocart et de soie,
vident dans des coupes d’or les vins qui n’enivrent jamais ; on y voyait
les jardins en fleurs où le bananier penche ses branches chargées de
fruits, séjour de voluptés inelfables, qu’habitent ces houris dont la
virginité renaît de leurs plaisirs mêmes. Ces représentations étaient
l’œuvre d’artistes byzantins. Pendant les premières années de l’isla-
misme, à ces époques de luttes incessantes, la guerre seule occupa
le génie musulman. L’industrie et les arts restèrent entièrement aux
mains des peuples soumis, grecs, persans et juifs. Aussi, lorsque
Walid, le fils du khalife Abd-el-Melik dont je viens de parler,voulut faire
construire la mosquée de Damas, il envoya une ambassade à l’empereur
 
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