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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 5
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Piot, Eugène: La sculpture à l'exposition rétrospective du Trocadéro, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0837
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812

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

sol même de l’antiquité classique; son histoire était la sienne; elle en
parlait la langue et nul ne pouvait mieux qu’elle raviver les traditions
et retrouver les sources où devait se retremper le génie de la race
latine. L’Italie avait en outre l’avantage de posséder une littérature
supérieure : Dante et Pétrarque ont précédé Michel-Ange et Raphaël,
comme Homère et Pindare avaient précédé Phidias et Ictinus. En France
nous bâtissions un peu comme nous écrivions; nos cathédrales gothiques
sont souvent diffuses et touffues comme des romans de chevalerie de
cinquante mille vers, mais combien de choses charmantes encore dans
ce fouillis.

Lorsque la France ressaisit, vers le milieu du xvr siècle, une supé-
riorité incontestable au point de vue esthétique et une influence en
Europe qui s’est continuée jusqu’à la fin du siècle dernier, elle ne fut
redevable à l’Italie que de l’exemple. 11 ne faut pas en diminuer l’im-
portance : notre style s’en est trouvé singulièrement agrandi; les mœurs,
je veux dire le dessin, y a gagné en élégance, mais nous n’avons rien
copié; la saveur, le goût de terroir, l’originalité sont restés tout entiers.
Nous n’avions à emprunter à l’Italie ni des orfèvres, ni des sculpteurs,
ni des architectes; nous ne manquions même pas parmi nous d’anti-
quaires et de commentateurs de Vitruve, étudiant l’art classique et
cherchant à s’en assimiler les principes1. Si on ouvre le beau livre de
Ducerceau, intitulé : Les plus excellents bâtiments de France, superbe
document de la valeur des artistes français du xvie siècle, on n’y trou-
vera pas l’ombre d’une réminiscence étrangère, dans les trente demeures
vraiment royales qui y sont analysées par un crayon amoureux de son
sujet. Et il n’v avait certes aucune nation qui pût en présenter d’aussi

1. Geoffroy Tory, dans son Champ Fleury, fait à plusieurs reprises l’éloge d’un
artiste français du xve siècle, Simon Hayneufve. « Le dit maistre Simon, dit-il, est le
plus grand et excellent ouvrier en architecture antique que je sache vivant. Il est homme
d’esglise et de bonne vie, aimable et serviable à tous, en deseings et pourtraicls au
vray antique, lesquels il faict si bons que si Vitruve et Léon Baptiste Albert vivoient,
ilz lui doneroient la palme par dessus tous ceulx de deza les monts. » Geoffroy Tory
était un très bon juge, il connaissait bien l’Italie et avait publié en 1514 une édition
du livre de L. B. Alberti, De Re edifîcatoria.

Un Épitome de Vitruve a paru en français, in-4°, orné de figures, chez Simon de
Colines en 1539.— Guillaume Philandrier, dédiait à François Ier, en 1545, un commen-
taire estimé de Vitruve. Philandrier était un architecte attaché au cardinal Georges
d’Armagnac. — En 1547, Jean Goujon ajoutait un chapitre à la traduction de Vitruve
de Jean Martin, — et en 1556, Dominique Berlin, que nous avons déjà cité, mettait au
jour un Epitome beaucoup plus ample du même Vitruve et un Commentaire des trois
premiers livres.
 
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