Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Sédille, Paul: L' architecture au Champ de Mars et au Trocadéro, 3
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0957

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
930

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

moderne et rétrospective au Champ de Mars et au Trocadéro sans cher-
cher à en dégager un enseignement dominant. Ainsi portons nos regards
vers l’architecture du passé; nous la voyons nous proposer, dans ses
dispositions et dans ses formes, des modèles de convenance et de sin-
cérité. Constatons que notre art contemporain revient à ces principes de
sagesse. Fortifié par la science moderne, il renouvelle les traditions du
passé, en satisfaisant des besoins nouveaux. Nous voyons aussi la cou-
leur, sensation nécessaire aux peuples comme aux individus, servir de
complément à la forme dans toutes les manifestations architecturales de
l’art aux temps passés. Or, il faut le reconnaître, la couleur est de nou-
veau aujourd’hui le grand objectif de tous les arts et de toutes les indus-
tries servies par les découvertes de la science. Une telle somme d’ef-
forts, efforts si manifestes au Champ de Mars et au Trocadéro, entraîne
certainement notre architecture vers une renaissance de la polychromie
monumentale, sans laquelle notre art, répudiant les traditions du passé,
renonce à l’un de ses plus puissants moyens de séduction. Comme nous
le disions dernièrement dans une conférence au Trocadéro, il faut, cou-
rageusement, hardiment, reprendre les traditions anciennes de poly-
chromie ; mais les reprendre pour les transformer, pour les harmoniser
avec nos goûts et nos mœurs, et, surtout, pour les mettre d’accord avec
les éléments si multiples de notre construction moderne. La polychromie,
ainsi renouvelée, ne se réduira plus seulement, comme à certaines époques
du passé, aux superficielles colorations qui rehaussaient de leur éclat passa-
ger les formes monumentales. Les colorations nouvelles empruntées aux
terres cuites et émaillées, aux mosaïques, aux marbres, aux pierres
variées de tons, aux métaux et aux bois apparents, feront désormais
corps avec l’édifice et s’éterniseront ou périront avec lui. Notre poly-
chromie moderne sera le rayonnement du Vrai.

PAUL SÉD1LLE.
 
Annotationen