LE BUSTE DE PHILIPPE STROZZI
AU LOUVRE
e buste en marbre, dont la Chro-
nique a mentionné la récente acqui-
sition par le Musée du Louvre1, est,
à plusieurs titres, un morceau de
première importance. Il est l’un des
trois bustes qui, naguère, faisaient
l’ornement du palais Strozzi. Les
deux autres ont été acquis il y a
peu de temps par le Musée de Berlin,
au prix de 100,000 francs. L’un,
celui de Marietta Strozzi, gravé et
décrit dans l’ouvrage de Perkins2,
est de Desiderio da Settignano, l’incomparable auteur du tombeau
des Marsuppini à Florence, maître aussi exquis que rare, enlevé à
la fleur de l’âge, et qui est comme le Léonard de la sculpture toscane.
Ce buste n’est pas signé; mais une tradition qui n’a jamais été con-
testée et le témoignage formel de Yasari ne laissent aucun doute sur le
nom de son auteur. C’est un des chefs-d’œuvre de l’art italien, digne
d’être mis en parallèle avec le merveilleux buste de femme que possède
le Louvre. L’autre, de Mino de Fiesole, est le portrait de Niccolô Strozzi.
Il n’est pas d’un aspect très séduisant; mais son importance est grande
aussi, car il porte une inscription qui a été relevée par M. Bode, le
savant conservateur du Musée de Berlin, et publiée par notre collabo-
rateur, M. Eugène Müntz, dans le premier volume de son précieux
ouvrage, Les Arts à la cour des Papes; p. 253.
Il a été payé 40,000 francs.
2. Les Sculpteurs italiens, t. I, p. 208, et pi. XXII.
AU LOUVRE
e buste en marbre, dont la Chro-
nique a mentionné la récente acqui-
sition par le Musée du Louvre1, est,
à plusieurs titres, un morceau de
première importance. Il est l’un des
trois bustes qui, naguère, faisaient
l’ornement du palais Strozzi. Les
deux autres ont été acquis il y a
peu de temps par le Musée de Berlin,
au prix de 100,000 francs. L’un,
celui de Marietta Strozzi, gravé et
décrit dans l’ouvrage de Perkins2,
est de Desiderio da Settignano, l’incomparable auteur du tombeau
des Marsuppini à Florence, maître aussi exquis que rare, enlevé à
la fleur de l’âge, et qui est comme le Léonard de la sculpture toscane.
Ce buste n’est pas signé; mais une tradition qui n’a jamais été con-
testée et le témoignage formel de Yasari ne laissent aucun doute sur le
nom de son auteur. C’est un des chefs-d’œuvre de l’art italien, digne
d’être mis en parallèle avec le merveilleux buste de femme que possède
le Louvre. L’autre, de Mino de Fiesole, est le portrait de Niccolô Strozzi.
Il n’est pas d’un aspect très séduisant; mais son importance est grande
aussi, car il porte une inscription qui a été relevée par M. Bode, le
savant conservateur du Musée de Berlin, et publiée par notre collabo-
rateur, M. Eugène Müntz, dans le premier volume de son précieux
ouvrage, Les Arts à la cour des Papes; p. 253.
Il a été payé 40,000 francs.
2. Les Sculpteurs italiens, t. I, p. 208, et pi. XXII.