Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Bibliographie
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0207

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
BIBLIOGRAPHIE

Salon illustré de 1879, publié sous la direction de M. F.-G. Dumas
(2 vol. ; chez Ludovic Bascliet).

es bonnes idées, et plus particulièrement les idées utiles, ont tou-
jours un certain mal à se faire jour dans notre pays. 11 a fallu qu’un
des nôtres, homme do goût et de grand sens pratique, passât la Manche
pour que les Français vissent s’élever un souvenir durable decesExpo-
silions annuelles auxquelles ils font toujours un si chaleureux accueil.

Certes, les artistes n'ont pas à se plaindre de la presse; elle les traite en enfants
gâtés, et, du petit au grand, journaux voués à tout autre chose que l’art ou revues spé-
ciales, elle ne mesure pas les lignes à cette élite de la nation dont, on commence à le
comprendre, les intérêts et la grandeur sont intimement liés à l’intérêt et à la grandeur
du pays lui-même. Mais il n’est pas donné au journalisme de fonder quelque chose de
durable en matière d'écrits : le scripla manenl n’a pas été inventé pour lui. S’il est le
maître incontesté de l’opinion du jour, il ne fait pas la loi du lendemain; une feuille
chasse l'autre et la fait oublier. Le lendemain appartient au livre.

M. F.-G. Dumas vient de créer deux publications annuelles dont l’on peut dire, sans
crainte d’exagérer, qu’elles vont combler de regrettables lacunes dans la bibliothèque
des artistes et des amateurs.

On connaît déjà le Catalogue illustré du Salon de i879; il a été accueilli à bras
ouverts, et l’on a passé, sans paraître s’en apercevoir, sur certaines négligences de
tenue que la nécessité d’arriver à temps rendait inévitables; les éditeurs sont, du reste,
sujets, aussi bien que les acteurs, à l’émotion inséparable du début. L’idée était excellente;
elle est depuis plusieurs années appliquée avec le plus grand succès en Angleterre et
aux États-Unis. La voilà implantée chez nous; elle n’y périra pas. Une phrase suffira à
définir son intérêt et à donner la mesure du tort que nous fait sa venue tardive. Ima-
ginons qu’elle ait pris naissance à l’origine même de nos Salons et qu’on ait considéré
sa mise en œuvre comme l’appendice obligé et constant de chacun d’eux. Quelle admi-
rable et utile collection nous aurions là pour constituer l’histoire de notre art national et
surtout de celui du xviii0 siècle I Les catalogues écrits nous les possédons, et il ne faut
pas en médire, mais combien plus précieux s’ils étaient illustres! La description, tut-
elle d’un Diderot, ne remplace pas l’image, et, quand il s’agit de retrouver une œuvre,
un artiste, le moindre croquis ferait bien mieux notre affaire. Avec les catalogues de
M. Dumas, nos enfants, plus heureux que nous, auront sous les yeux l’histoire de l’art
actuel, racontée par ceux mômes qui l’honorent le plus, en traits rapides mais élo-
quents, car il n’en faut pas beaucoup à un artiste pour fixer le souvenir de son œuvre.
 
Annotationen