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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0597
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574

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

déjà parues. En ce faisant, M. Jules David, qui est un peintre de goût et
de talent, qui a étudié mieux que personne les procédés de facture et le
style de son aïeul et qui est un aquafortiste exercé, n’a pas songé toute-
fois à opposer des estampes nouvelles aux nombreuses et belles gra-
vures qui existent déjà : il a voulu offrir aux curieux une sorte de cata-
logue aussi complet et aussi exact que possible, analogue au recueil de
Landon, où l’on retrouvât surtout les œuvres inconnues de David, dis-
persées çà et là, en France et à l’étranger.

Pour le texte, M. Jules David, possesseur d’une grande partie des
dessins et esquisses du maître, de ses carnets, de sa correspondance
et de plusieurs de ses tableaux, dépositaire des souvenirs et des tra-
ditions de la famille, était en quelque sorte dans une position privilégiée.
C’est une bonne fortune qui aura servi la mémoire de bien peu d’artistes.

Le livre de M. Jules David, comme il s’empresse de l’avouer lui-
même, n’est pas un ouvrage de critique artistique, mais un recueil de
documents exposés dans leur ordre chronologique, où il prend en même
temps le peintre depuis son tableau de Saint Rock, exécuté pour le Laza-
ret de Marseille, tableau fort intéressant et fort peu connu, dont nous
sommes lieureux de donner ici unereproduction, j usqu’à sa dernière toile de
Murs et Vénus-, l'homme public etl’homine privé, depuisle jour où celui-ci
entre dans l’atelier de Vieil pour y remporter bientôt le prix de l’Aca-
démie, jusqu’aux années d’exil, depuis Rome jusqu’à Bruxelles. Il esttou-
jours inspiré par un esprit de justice et d’impartialité. Peut-être cherche-
t-il trop à atténuer les erreurs et les défaillances du rôle politique de
David; mais nous ne saurions lui en faire un reproche bien sérieux. L’es-
sentiel, pour nous, c’est la multiplicité et l’exactitude des renseignements
que l’on trouve dans cet ouvrage. David y apparaît entier, vivant, dans
la fécondité immense de son talent, dans son milieu, dans son cadre.

La vie de David a été non seulement accidentée, mais singulièrement
remplie. Si la gloire, le succès, encore plus utile que la gloire, la fortune
et les honneurs l’ont servi avec largesse, il faut reconnaître qu’il n’a
épargné aucun labeur pour les mériter. L’immensité de sa production,
alors qu’il ne s’est jamais départi d’une exécution sévère et châtiée, est
faite pour étonner. Au mètre carré, elle compte parmi les plus considé-
rables. M. Jules David, dans le catalogue raisonné qu’il a placé à la fin
du volume, n’indique pas moins de 131 peintures, sans compter les
répétitions, et il est peu probable qu’il soit parvenu à tout retrouver.

La Peste de Sumt-Roc/i est le premier tableau de valeur; il est aussi
le moins connu. David le peignit à la fin de son pensionnat de l’Ecole de
Rome. 11 n’entra pas sans encombre dans les bureaux de la Consigne, où
 
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