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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 22.1880

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Nr. 4
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Müntz, Eugène: Raphael - archéologue et historien d'art, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22842#0341

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RAPHAËL ARCHÉOLOGUE ET HISTORIEN D'ART.

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innombrables inscriptions que Rome possédait alors, concourait donc au
but poursuivi par Raphaël; il offrait, en outre, des gravures sur bois,
assez bien faites, de plusieurs des monuments romains les plus remar-
quables, la porte Saint-Laurent, le pont Sainte-Marie, l'arc de Constan-
tin (sans les sculptures), l'arc de Scptime-Sévère, le Panthéon, la colonne
Trajane, la pyramide de Cestius, l'obélisque du Vatican, etc., etc.

On a voulu assimiler les fonctions de Raphaël à une véritable direc-
tion des musées romains. Peut-être est-ce aller un peu loin. Ce n'est
que longtemps après que l'on semble avoir songé à créer un office spé-
cial pour la conservation des antiquités, et encore cet emploi fut-il au
commencement bien modeste. Francesco de' Botti, qui était, en 15ZiO,
« politor et scopator statuarum et figurarum palatii Capitolii, » c'est-à-
dire chargé de la garde et de l'entretien des statues du Capitole et du
Vatican, ne recevait que deux ducats de traitement par mois. Le gardien
de la colonne Trajane (le scribe pontifical écrit Coluna trojana) était
mieux rétribué, quoique ses fonctions n'exigeassent pas des aptitudes
bien spéciales : il recevait quatre ducats par mois1. Les Médicis n'avaient
pas attendu si longtemps pour confier leurs collections à des hommes
compétents. Donatello et son élève Bertoldo avaient été de véritables
directeurs de musée, clans l'acception moderne du terme.

La mission confiée à Raphaël suscitait parfois des conflits avec la
municipalité romaine, dès lors fort jalouse de l'accroissement du Musée
capitolin. Le 15 juillet 1518, comme le peintre archéologue revendi-
quait, sans doute pour Je pape, une statue provenant de la succession de
Gabriel de' Rossi, les conservateurs de la ville déclarèrent vouloir user
du droit que leur conférait le testament du défunt, et incorporer la
statue aux collections du Capitole2.

Par contre, nous voyons Raphaël profiter des facilités que lui offraient
ses fonctions pour procurer des antiques à ses amis ou connaissances.
Une lettre du chargé d'affaires de Ferrare, publiée ici même3 par le
marquis Campori (30 mars 1517), nous montre l'artiste occupé de satis-
faire les caprices du duc Alphonse d'Esté. « Quant aux médailles, têtes
et figures, écrit le chargé d'affaires, Raphaël m'a dit qu'il se conforme-
rait aux instructions de Votre Excellence ; il m'a prié de m'en remettre
à lui, m'assurant qu'il aura des émissaires capables de le bien servir. Il
m'a donné aussi à entendre que Votre Excellence a manifesté naguère le

1. Archives d'État, de Rome,

2. Passavant, Raphaël, t. Ier, p. 204.

3. Gazette des Beaux-Arts, 1863, t. Ier, p. 351.
 
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