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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 22.1880

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Nr. 5
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Lafenestre, Georges: Le château de Chantilly et ses collections, [1]: une demeure seigneuriale au XIXe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.22842#0414

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384 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

impossible, d'ailleurs, que le dessin soit d'une autre main que la pein-
ture; le fait ne serait pas nouveau. Nous laissons la chose à décider à de
plus clairvoyants. En tout cas, ce n'est point là le travail d'un copiste
étranger au maître. Eu l'attribuant à Francesco Penni, ce Florentin
fidèle, si naturellement imprégné de son génie qu'on l'admira toujours,
même après la séparation des disciples, pour la bonissirna gratia et la
constance avec laquelle il cherchait la perfezione délie case, on ne
s'éloigne guère, nous le croyons, de la vérité.

Quant à Pellegrino da Modena, on ne peut lui en demander tant. Il
travailla d'ailleurs assez tard avec Raphaël, et garda toujours l'empreinte
de sa première éducation. Le petit tableau, très étudié et très soigné, qui
lui est attribué, rappelle, par les attitudes, les airs de tête, les détails
d'exécution Fra Bartolommeo plus que Raphaël. C'est une composition
complète, la réduction peut-être d'un ouvrage de plus grandes dimen-
sions. La scène représente un intérieur de palais dont la porte centrale
ouvre son large cintre sur une campagne étendue, où l'on aperçoit, près
d'un château, des hommes qui se préparent à lutter ou à tirer de l'arc.
De chaque côté, sur les premiers plans, dans cette riche architecture,

• • • r *

sont rangés trois saints : à gauche, saint Sébastien, saint Etienne et saint
Jean; à droite, sainte Lucie, saint Thomas d'Aquin, saint Antoine; au
milieu, s'enlève dans un nuage, la Vierge en gloire, emportée par des
angelots et des chérubins, tenant le Bambino assis sur son genou droit.
Deux anges nus et jouant de la mandoline la précèdent clans le ciel. La
disposition des groupes est heureuse, l'expression des figures naturelle,
l'exécution précise et fine. Si l'on sent qu'on s'éloigne des vrais maîtres,
c'est à quelques froideurs de dessin et de coloris, mais ces froideurs
annoncent déjà que les grandes lumières vont s'éteindre et que l'heure
indécise approche où le métier pourra se prendre pour l'art.

La suite prochainement.

GEORGES LAFENESTRE.
 
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