Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 22.1880

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
[Bibliographie]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.22842#0594

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
552 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

accueille ces hardiesses. De là vient la tendance des écrivains à mettre
soigneusement les points sur les I et à se faire un rempart du texte
môme des documents. Ce n'est pas- que le lecteur goûte énormément ce
régal, un peu trop substantiel parfois, mais il tient à savoir de quelle
source proviennent les renseignements qu'on lui sert.

M. Muntz est de ceux que l'on croirait volontiers sur parole.
Doué d'une mémoire étonnante qui lui a permis d'emmagasiner une
quantité prodigieuse de faits précis, il a le don plus rare de savoir
classer toutes ses richesses avec méthode et de les faire servir en
temps et lieu dans l'ordre le plus parfait. En parcourant le livre qu'il
vient de terminer, on remarque tout d'abord cette netteté dans l'exposi-
tion d'un sujet dont l'écrivain a l'entière possession. M. Mûntz n'a eu garde
d'oublier, du reste, qu'il s'adressait cette fois non seulement à la frac-
tion des spécialistes, mais au grand public : il a volontairement laissé de
côté la majeure partie des impedimenta qu'un érudit parlant à des érudits
traîne fatalement à sa suite. Son histoire de Raphaël a les dehors aima-
bles d'une publication qui s'efforce de dérober le secret des peines
qu'elle a coûtées à son auteur. Les notes ne s'y montrent pas trop en-
vahissantes; quant au latin, ce barbare latin du xvB siècle, dont le seul
crime n'est pas de braver l'honnêteté dans les mots, il se fait ici si petit
qu'on aurait mauvaise grâce à le voir d'un mauvais œil. Les citations ita-
liennes sont dispensées dans cette même mesure discrète que nous ap-
prouvons fort. Certes, toutes ces restrictions de savant aux prises avec
un livre que tout le monde doit pouvoir lire ont dû bien coûter à
M. Mûhtz : une plus ample diffusion de son travail sera sa récompense.

Je n'ai ni l'intention, ni surtout la prétention de faire l'examen criti-
que de cette nouvelle histoire de Raphaël : la tâche ne pourrait être digne-
ment remplie que par un Raphaël iste de haute volée, comme le sont, par
exemple, MM. Gruyer et Ch. Ephrussi. Il en est de Raphaël ainsi que de
Molière, aujourd'hui : pour oser parler de ces demi-dieux, il faut avoir
été pour ainsi dire élevé dans leur temple. Les profanes n'ont qu'un droit,
celui d'admirer en silence. Tout au plus leur permet-on de s'abonner,
les uns au recueil 11 Raff'aello qui se publie à Urbin, les autres au Molié-
riste, revues officielles des grands hommes au culte desquels ces jour-
naux sont consacrés.

Je me permettrai cependant de signaler dans l'ouvrage de M. Mûntz
quelques nouveautés qui lui appartiennent en propre. Ce sont pour la
plupart des rectifications de dates admises jusqu'à ce jour, ou des faits
établissant des voyages inédits du maître. Outre qu'il n'est pas de petite
découverte quand il s'agit de l'histoire du Sanzio, ces documents ont tou-
 
Annotationen