Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 23.1881)

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ÉTUDES ADMINISTRATIVES

(PREMIER ARTICLE.)

I

LE SALON

ans l'ordre littéraire et dans l'ordre ar-
tistique, il est trois institutions séculaires
que tous les pays civilisés nous ont tou-
jours enviées jalousement et qu'ils ont
bien souvent, mais en vain, tenté d'im-
porter chez eux : l'Académie française,
la Comédie-Française et le Salon. Ces
trois institutions ont survécu à toutes
nos révolutions sociales et politiques,
sans rien perdre de leur importance, ni
de leur mérite, ni de leur popularité ; contrairement au cours ordinaire
des choses et des institutions dans notre pays, elles en ont même acquis
proportionnellement en raison directe de leur durée. Dieu sait cependant
combien elles ont été attaquées et calomniées, combien souvent on a
entrepris de les détruire, en invoquant contre leur existence des raisons
spécieuses de progrès et de liberté! Et jamais l'Académie française ne
compta dans son sein des représentants plus illustres et plus autorisés
des lettres, jamais la maison de Molière ne fut plus florissante et plus
aimée, et jamais on ne vit aux Salons une foule plus nombreuse et plus
empressée de spectateurs de toutes les classes de la société française.
N'est-ce point là le critérium le plus sérieux de l'utilité et de la vérité de
ces institutions?

L'Académie française, le Théâtre-Français ont éprouvé bien des vicis-
situdes dans leur longue existence, et leur histoire mentionne des

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