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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 23.1881

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Nr. 6
DOI article:
Buisson, Jules: Le Salon de 1881, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22843#0544

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506

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

tribune, ses mouvements de tête, ses gestes ne sortent pas du commun
Mais il avait, dans la familiarité des bureaux et du foyer, surtout va de
dos, des coups d'épaule superbes, d'une véritable vigueur. On en pou-
vait faire un éloquent emploi dans la peinture ; et il me semblait que
Rubens s'en était déjà servi pour exprimer la fougue un peu ronde,
mais puissante, des gaillards qui élèvent le Christ, clans son chef-
d'œuvre de VExaltation de la Croix. Rubens est mort depuis trop long-
temps ; mais quel dommage que l'on ne puisse pas seulement ressus-
citer Daumier : c'est à lui que revenaient de droit ces apothéoses.

Cet exemple suffît pour montrer que l'auteur des fresques du Pan-
théon n'est pas entré résolument dans le réel caractère du modèle, et le
défaut est pour nous d'autant plus sensible que celui-ci est exposé, sans
discrétion, aux yeux des contemporains.

M. Rlanc n'est pas coloriste, ceci n'a pas besoin de démonstration;
visiblement, il n'y prétend pas. Son dessin, dans cette frise, ne frappe
pas par des qualités très originales, mais on n'en sent pas moins que
l'artiste est poursuivi par une louable préoccupation de la grandeur.
Dans le groupe des femmes et des enfants, il s'est montré malheureu-
sement flasque, sans caractère et sans véritable grâce. 11 serait injuste,
d'ailleurs, de juger de son talent sur ce seul morceau, et je renvoie mes
lecteurs aux fresques du Panthéon, où ils trouveront une belle composi-
tion, sans désordre malgré la vérité et l'énergie des mouvements, calme
dans son effet général, bien adaptée à sa destination ; et quelques très
belles figures qui ne semblent pas de la même main que les saintes
femmes et les saints hommes de la frise.

MM. DETAILLE, GERVEX, S GIIU T'L E NB E R G ER ,
MOREAU (DE TOURS), BLANC.H0N.

J'aihâtede me délivrer de quelques peintures officielles encombrantes
pour remplir envers la République les devoirs d'un bon citoyen, qui n'est
pas étranger à sa naissance, et déblayer le chemin qui conduit aux ta-
bleaux d'une foule d'hommes de talent, dédaigneux des puissances,
amoureux de l'art, de la nature, de la beauté de l'homme, de la beauté
des champs, du ciel, des bêtes innocentes et des fleurs.

A la manière dont il l'a traitée, la frise de M. Blanc aurait pu trou-
ver ici sa place, mais nous sommes quittes envers lui. On a vu que l'im-
mixtion officielle ne lui a pas porté bonheur. L'estampille officielle aidera-
t-elle mieux M. Détaille ?

Les hommes qui ont fait de la politique savent combien il est difficile
 
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