DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Lefort, Paul: Charles Blanc
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24257#0135
CHARLES BLANC
Charles Blanc, notre collaborateur, notre maître, notre ami, a suc-
combé le 17 janvier, après de longues et bien trop cruelles souffrances.
Avant de s’éteindre il a enduré mille morts.
Pourquoi la destinée montre-t-elle donc de ces injustes et révoltantes
rigueurs? Certes, il méritait une agonie moins pénible, cet homme
affable, d'un commerce si distingué et charmant, et si \ éritablement
serviable et bon, dont la vie fut une vie de travail, tout entière vouée
aux plus délicates spéculations de l’esprit! Que n’a-t-il eu plutôt cette
brusque et douce fin que sans doute il désirait d’obtenir lorsque, devant
nous, il se plaisait à répéter ce mot de Montaigne : « Heureuse la mort
qui ôte le loisir aux apprêts d’un tel équipage! »
Nos lecteurs, parmi lesquels il comptait tant de sympathiques admi-
rateurs, savent que Charles Blanc fut, en 1859, le fondateur de la Gazette
des Beaux-Arts • qu’il dirigea ce recueil pendant plusieurs années; que
c’est dans la Gazette qu’il publia pour la première fois son œuvre maî-
tresse, la Grammaire des arts du dessin, ainsi que divers chapitres de son
dernier ouvrage : la Grammaire des arts décoratifs, et que sa collabora-
tion si goûtée, malgré ses autres travaux au journal le Temps et les soins
qu’exigeait la préparation de son cours d’esthétique au Collège de
France, n’a jamais cessé de nous être acquise.
Dans la Gazette, qui demeura toujours sa création préférée, c’est un
devoir étroit que de rendre à cet écrivain de fine race et de haute allure,
à ce critique, à cet artiste deux fois appelé à la direction des Beaux-arts,
deux fois académicien, un loyal témoignage et de respectueuse admira-
tion et de douloureux regret.
Ce devoir, c’est à nous, un de ses plus anciens camarades, un de ses
XXV. — 2e PÉRIODE.
IG
Charles Blanc, notre collaborateur, notre maître, notre ami, a suc-
combé le 17 janvier, après de longues et bien trop cruelles souffrances.
Avant de s’éteindre il a enduré mille morts.
Pourquoi la destinée montre-t-elle donc de ces injustes et révoltantes
rigueurs? Certes, il méritait une agonie moins pénible, cet homme
affable, d'un commerce si distingué et charmant, et si \ éritablement
serviable et bon, dont la vie fut une vie de travail, tout entière vouée
aux plus délicates spéculations de l’esprit! Que n’a-t-il eu plutôt cette
brusque et douce fin que sans doute il désirait d’obtenir lorsque, devant
nous, il se plaisait à répéter ce mot de Montaigne : « Heureuse la mort
qui ôte le loisir aux apprêts d’un tel équipage! »
Nos lecteurs, parmi lesquels il comptait tant de sympathiques admi-
rateurs, savent que Charles Blanc fut, en 1859, le fondateur de la Gazette
des Beaux-Arts • qu’il dirigea ce recueil pendant plusieurs années; que
c’est dans la Gazette qu’il publia pour la première fois son œuvre maî-
tresse, la Grammaire des arts du dessin, ainsi que divers chapitres de son
dernier ouvrage : la Grammaire des arts décoratifs, et que sa collabora-
tion si goûtée, malgré ses autres travaux au journal le Temps et les soins
qu’exigeait la préparation de son cours d’esthétique au Collège de
France, n’a jamais cessé de nous être acquise.
Dans la Gazette, qui demeura toujours sa création préférée, c’est un
devoir étroit que de rendre à cet écrivain de fine race et de haute allure,
à ce critique, à cet artiste deux fois appelé à la direction des Beaux-arts,
deux fois académicien, un loyal témoignage et de respectueuse admira-
tion et de douloureux regret.
Ce devoir, c’est à nous, un de ses plus anciens camarades, un de ses
XXV. — 2e PÉRIODE.
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