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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 25.1882

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Nr. 2
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Rayet, Olivier: Adrien de Longpérier
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https://doi.org/10.11588/diglit.24257#0139

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ADRIEN DE LONGPÉRIER

En deux hivers deux coups terribles ont frappé l’archéologie française.
Janvier 1881 nous a enlevé Auguste Mariette; il y a quelques jours, le
IA janvier, M. de Longpérier succombait, après une longue et doulou-
reuse maladie. Et si la renommée du second de ces hommes était moins
répandue, si la marche en avant qu’il a fait faire à la science est moins
longue, le vide que creuse sa mort n’en sera pas moins difficile à com-
bler. Mariette revit en M. Maspéro, et celui-ci, avec le flair et l’énergie
de son prédécesseur, a sur lui l’avantage d’une logique plus sûre et d’une
instruction plus solide. Mais les aptitudes intellectuelles qui distinguaient
M. de Longpérier ne sont point de celles qui se retrouvent communé-
ment : je ne lui vois point de successeur, et sa place dans les rangs ne
sera sans doute pas de sitôt occupée.

Henri-Adrien Prévost de Longpérier était né à Paris le 21 septembre
\ 816 : il avait donc seulement soixante-cinq ans. Sa famille, ancienne,
riche et considérée, avait ses biens patrimoniaux près de Meaux, et c’est
là que le jeune Adrien fut élevé. Son père, homme intelligent et instruit,
longtemps maire de la ville de Meaux, ne voulut l’envoyer dans aucun
collège et se chargea seul de son éducation. L’intelligence précoce de
l'enfant grandit ainsi en plein air, ballottée par tous les vents du ciel,
tantôt poussée par un caprice vers une science, tantôt ramenée vers une
autre par un caprice nouveau, libre dans tous ses mouvements, ne
connaissant de l’étude que ce quelle a de séduisant, le charme de la
curiosité satisfaite, de la vérité découverte par un effort personnel;
ignorante de la contrainte de la vie scolaire, contrainte maussade et
rebutante sans doute, mais utile pourtant : car elle seule donne la per-
sévérance au labeur, la discipline intellectuelle, la méthode scientifique.
11 y avait d’ailleurs plaisir à le laisser papillonner ainsi, s’égarer dans
tous les sentiers des connaissances humaines, manifester au sujet de
tout un esprit d’observation étonnant, passer du dessin à la musique,
 
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