DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Rayet, Olivier: Adrien de Longpérier
DOI Artikel:Vachon, Marius: La situation actuelle des industries d'art en France
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24257#0171
LES INDUSTRIES D’ART EN FRANGE.
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un géant puissant et audacieux, qui ne se contente point de vouloir par-
tager avec nous la toison d’or, mais qui tente de nous l'arracher de vive
force. La lutte est engagée depuis quelques années, lutte terrible, où
notre adversaire emploie contre nous des armes que nous avons aban-
données dans notre présomption imprudente. Déjà il gagne du terrain ;
nous reculons : le moment est critique ; nous devons reprendre éner-
giquement l'offensive, si nous ne voulons point être vaincus.
Pendant que nous nous immobilisions, par esprit d’insouciance,
par tempérament de chauvinisme et d’amour-propre, dans nos vieilles
habitudes de production routinière, dans nos méthodes surannées d’en-
seignement artistique, l’étranger, s’inspirant de toutes nos innovations
avortées, de toutes nos tentatives irrésolues ; recueillant avec empresse-
ment tous nos ouvriers de talent et même de génie, méconnus ou dédai-
gnés ; fondant partout des écoles, des musées, créait une industrie nou-
velle. Et, à l’Exposition de 1878, nous avons dû constater avec terreur
que nous n’avions plus seulement devant nous des concurrents timides
et inoffensifs, mais des rivaux dangereux.
Cette situation a été signalée par tous les rapporteurs du Jury inter-
national. Leurs jugements doivent être reproduits textuellement. Ce sont
là les véritables pièces du procès :
TAPIS
RAPPORTEUR : M. CROUSLE.
On a pu voir par la lecture de ce rapport que nous avons constaté avec franchise
les succès de nos concurrents étrangers.
Nous avons appelé l’attention des fabricants français sur la concurrence très sérieuse
dont ils sont menacés par les maisons américaines qui fabriquent les lapis.
ORFÈVRERIE.
RAPPORTEUR : M. BACIIELET.
Il résulte do l’examen approfondi du jury que si la France tient encore la première
place , dans cet art industriel, à l’étranger, il se fait d’immenses progrès sous le rapport
artistique comme sous le rapport de la fabrication, car la fondation des principales
maisons de la Russie, de l’Amérique, date de vingt-cinq années environ; et que do
progrès faits en si peu de temps!
A quoi attribuer les succès des maisons qui précèdent? Au concours d’artistes que
nous avons perdus par des causes qu’il ne nous appartient pas de définir ici et qu’elles
ont su attirer chez elles? A la fréquence des expositions ou nationales ou universelles?
La plus grande part de ces progrès doit être attribuée, sans aucun doute, à la fondation
d’écoles de dessin, fondées et soutenues dans Ions les pays par les chefs de ces im-
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un géant puissant et audacieux, qui ne se contente point de vouloir par-
tager avec nous la toison d’or, mais qui tente de nous l'arracher de vive
force. La lutte est engagée depuis quelques années, lutte terrible, où
notre adversaire emploie contre nous des armes que nous avons aban-
données dans notre présomption imprudente. Déjà il gagne du terrain ;
nous reculons : le moment est critique ; nous devons reprendre éner-
giquement l'offensive, si nous ne voulons point être vaincus.
Pendant que nous nous immobilisions, par esprit d’insouciance,
par tempérament de chauvinisme et d’amour-propre, dans nos vieilles
habitudes de production routinière, dans nos méthodes surannées d’en-
seignement artistique, l’étranger, s’inspirant de toutes nos innovations
avortées, de toutes nos tentatives irrésolues ; recueillant avec empresse-
ment tous nos ouvriers de talent et même de génie, méconnus ou dédai-
gnés ; fondant partout des écoles, des musées, créait une industrie nou-
velle. Et, à l’Exposition de 1878, nous avons dû constater avec terreur
que nous n’avions plus seulement devant nous des concurrents timides
et inoffensifs, mais des rivaux dangereux.
Cette situation a été signalée par tous les rapporteurs du Jury inter-
national. Leurs jugements doivent être reproduits textuellement. Ce sont
là les véritables pièces du procès :
TAPIS
RAPPORTEUR : M. CROUSLE.
On a pu voir par la lecture de ce rapport que nous avons constaté avec franchise
les succès de nos concurrents étrangers.
Nous avons appelé l’attention des fabricants français sur la concurrence très sérieuse
dont ils sont menacés par les maisons américaines qui fabriquent les lapis.
ORFÈVRERIE.
RAPPORTEUR : M. BACIIELET.
Il résulte do l’examen approfondi du jury que si la France tient encore la première
place , dans cet art industriel, à l’étranger, il se fait d’immenses progrès sous le rapport
artistique comme sous le rapport de la fabrication, car la fondation des principales
maisons de la Russie, de l’Amérique, date de vingt-cinq années environ; et que do
progrès faits en si peu de temps!
A quoi attribuer les succès des maisons qui précèdent? Au concours d’artistes que
nous avons perdus par des causes qu’il ne nous appartient pas de définir ici et qu’elles
ont su attirer chez elles? A la fréquence des expositions ou nationales ou universelles?
La plus grande part de ces progrès doit être attribuée, sans aucun doute, à la fondation
d’écoles de dessin, fondées et soutenues dans Ions les pays par les chefs de ces im-