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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 25.1882

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Nr. 6
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Laforgue, Jules: Albert Dürer et ses dessins par M. Ch. Ephrussi
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https://doi.org/10.11588/diglit.24257#0602

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610

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

et qu’il a menée à bout d’une si pénétrante et si solide façon. Poursuivre
tous les dessins qui peuvent porter sans conteste le glorieux monogramme
A. D., établir rigoureusement l’état civil de chacun et en faire goûter la
saveur d’art si particulière; tous les dessins semés dans ces quarante-
quatre années de labeurs et de voyages, qui vont du propre portrait du
maître fait à l’âge de treize ans, au gracieux projet de fontaine composé
quelques mois avant sa mort. Et sans omettre, bien au contraire, ces
croquis sommaires, ces indications à demi-mot, dans lesquels l’artiste,
selon un mot charmant de Fénelon, « fredonne sa pensée », ni même
ceux griffonnés pour le seul plaisir de griffonner, dans une matinée de
bonne humeur de plume. M. Ch. Ephrussi parle du « charme intime et
confidentiel » de ces derniers en bénédictin qui a des nerfs d’artiste, et
il est visible qu’il les étudie plus amoureusement non seulement que les
tableaux du maître, dont il n’entrait pas dans son programme qu’il
s’occupât autrement qu’incidemment, mais aussi que ses compositions
dessinées, lesquelles ont toutes les qualités de préparé et de dessous
d’œuvres peintes. Ces grandes compositions, en effet, nous donnent son
génie dans sa complexité réfléchie et savante, mais la spontanéité des
jets, leur émotion rêvée tout haut et fixée dans sa fugitivité à travers les
siècles, leur attrait d’autographe d’âme, dirait de Goncourt, touche en
nous une fibre que se connaît seule l’élite des artistes et des songeurs.
Et, en résumé, ainsi que conclut judicieusement M. Ephrussi, qui veut
faire intime connaissance avec un maître ne se contente pas de n’aller
le voir qu’invité, et quand il a fait toilette, regarde aussi par-dessus son
épaule ce qu’il se raconte à lui seul. Ajoutons, surtout quand ce maître
est A. Durer, lequel nous apparaît avant tout comme un dessinateur, non
seulement parce que son œuvre peint n’est rien à côté de son œuvre
dessiné et gravé, mais déplus parce que dans ses tableaux il n’y a encore
et toujours que dessin et que leur coloriage dur et froid n’est là
qu’afin que la chose s’appelle une peinture.

1

Les lecteurs de la Gazelle ont suivi ces études si serrées, si nourries,
complétées ou éclairées par les plaquettes sur Jacopo de Barbarj, le
Tableau daulel de Heller, Un Voyage inédit d'A. Dürer, trouvaille
détaillée et ordonnée avec une grande sagacité, Les Bains de femmes
d'A. Dürer} et enfin par les pages, trop tranchantes peut-être, et d’une
argumentation un peu étroite, par réaction contre les envolements d’hypo-
 
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