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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 3
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Darcel, Alfred: L' exposition des beaux-arts à Rome
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0296

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L’EXPOSITION DES BEAUX-ARTS

A ROME

e gouvernement italien vient de construire et d’ouvrir à Rome un palais
des beaux-arts sur la Via Nazionale, voie nouvelle qui va de la place de
Venise à la gare et qui est destinée à supplanter l’antique et étroit Corso.
Cette construction nouvelle et nationale dans la capitale de l’Italie fait
assez crier le particularisme italien, et les villes qui ont été les sièges du gouverne-
ment, comme Florence surtout, qui s’y est ruinée, ne peuvent comprendre cet acte du
pouvoir central qui serait si naturel chez nous. Il leur semble que si Rome voulait se
donner le luxe d’un palais des beaux-arts, c’était à elle de le payer, quitte aux autres
villes à en faire autant et de lutter pour attirer dans leurs galeries les œuvres de l’art
italien que la capitale semble vouloir accaparer à son profit.

Le monument-, qui ne se compose que d'un rez-de-chaussée sur la Via Nazionale,
s’annonce par des avant-corps ornés de colonnes, entre les saillies desquelles montent
des escaliers qui aboutissent à une sorte de galerie extérieure, à l’extrémité de laquelle
sont placés les services des billets, etc.

Les salles par lesquelles on pénètre sont destinées à la sculpture. De chaque côté du
vestibule central, sur lequel prennent jour des galeries placées à un premier étage,
s’ouvrent les salles d’exposition éclairées par le haut.

Une immense salle vitrée percée de niches, où une ridicule statue de Victor-Emma-
nuel ressemblant à un chimpanzé revêtu d’un uniforme occupe une place centrale, ter-
mine cette partie du monument vers le fond.

Les salles consacrées à l’exposition des tableaux se trouvent à un plan supérieur et
je n’ai pas très bien compris comment elles se rattachent à celles de la sculpture. Un
corridor circulaire qui paraît provisoire mène à un escalier qui y accède. Le plan de
ces salles dessine une roue. D’une rotonde centrale rayonnent six galeries pour le moins,
dont une galerie de ceinture réunit les extrémités : disposition excellente pour perdre
de la place et pour égarer le public comme dans un labyrinthe.

Quant aux galeries consacrées à l’exposition des arts appliqués à l’industrie,
meubles, céramique, tissus, etc., les unes prennent jour sur le grand vestibule de la
sculpture ; quant aux autres, je n’ai pas non plus parfaitement compris comment elles
s’emmanchent avec le reste. Il est vrai que mes préoccupations étaient moins pour
F édifice que pour ce qui y était exposé.

S’il est permis de dire que le génie de Michel-Ange a été fatal à l’art italien au
 
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