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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 4
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Garnier, Édouard: La verrerie: collections de M. Spitzer
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0325

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310

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

rmre rappellent les Holbein du musée cle Bâle, et, à gauche, par une
abbesse également en prière, accompagnée d’un pèlerin à longue barbe;
ces figures se détachent sur un fond d’or richement décoré et surmonté
d'arcades fleuries en or modelé. Dans le sujet principal, le Christ se
détache sur un grand panneau d’or, et une partie des vêtements de deux
des apôtres est également dorée. Ce beau triptyque est admirablement
exécuté, et si l’on peut reprocher aux têtes des apôtres de manquer un
peu de noblesse, si l’on y trouve une pointe d’un naturalisme de mauvais
goût, notamment dans la figure de cet apôtre qui nettoie ses dents avec la
pointe de son couteau, en revanche, on ne saurait trop en louer le dessin
correct et souvent spirituel et la composition savante.

Parmi les verres italiens, nous citerons surtout un tableau de forme
octogone représentant la Vierge sur son trône entourée de religieux de
l’ordre de saint Dominique; cette composition, qui rappelle un carton de
Fra Bartolomeo, se retrouve avec quelques variantes sur un plat en faïence
d’Urbino qui appartient également à M. Spitzer. Sur le piédestal qui sup-
porte le trône de la Vierge on voit une armoirie un peu effacée au-dessus
de laquelle se lisent les lettres P. B.

Nous mentionnerons également une plaque ronde entièrement peinte
en bistre sur fond d’or et représentant, d’après un maître hollandais du
xvii,> siècle, une Chasse au lièvre. Cette plaque est la dernière, ou tout au
moins la plus moderne de celles que nous connaissons, parmi ceux des
verres ainsi décorés qui méritent d’être signalés ; il semble, en effet, que
cet art ait disparu au commencement du xvme siècle, et, si l’on en trouve
encore quelques exemples, ils sont d’un ordre inférieur et montrent une
décadence tellement accentuée qu’ils ne pouvaient trouver place dans les
collections de M. Spitzer et qu’ils ne supportent pas un examen attentif;
ce ne sont, pour la plupart, que de mauvaises peintures à l’huile sur
verre, qui ne rappellent que do très loin les œuvres si remarquables que
nous avons cherché à décrire.

Ce genre d’ornementation ne se faisait pas seulement sur verre ; on
l’exécutait également sous des plaques de cristal de roche dont les bords
étaient taillés à biseaux. M. Spitzer possède en ce genre de véritables
merveilles d’art et de patience, entre autres des plaques peintes sur fond
d'or à deux tons représentant Saint Jérome au désert} des croix, des
médaillons, des petits autels, des flacons, etc., etc.; mais ce sont là
plutôt des pièces d’orfèvrerie et de bijouterie, qui ne doivent pas trouver
place dans cette longue étude ronsacrée exclusivement à la verrerie.

ÉDOUARD GARNIER.
 
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