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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0384
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BIBLIOGRAPHIE.

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jugement du commentateur de la dernière heure. Notre ami ne se trompait pas.
N’eût-il donné qu’une version fidèle d’un texte dont l’interprétation est souvent des
plus difficiles, n’eût-il reproduit que les gravures qui servent d’illustrations à Ylhjp-
nêrolomachie, M. Popelin aurait droit à tous nos éloges. C’est là une œuvre des plus
méritoires, mais une œuvre de traducteur et d’éditeur. Le Songe de Poliphüe, livre
parfois impénétrable dans ses obscurités, avait besoin d’être éclairé par les projec-
tions lumineuses de la critique moderne; il demandait une préface. La voici: elle a
pris les proportions d’un volume.

Un esprit philosophique comme celui de M. Claudius Popelin, sollicité par toutes les
questions qui se rattachent à l’art, ne pouvait se laisser enserrer dans les limites mêmes

FIGURE DU «SONGE DE POLIPHILE )) , GRAVÉ A NOUVEAU PAR M. PRUNAIRE.

de l’Ilypnérotomachie. Le Songe de Poliphüe est, à tout prendre, un livre médiocre.
C’est un traité didactique enfermé dans une œuvre d’imagination vaguement allégorique;
un roman servant de cadre à des théories architectoniques et à des descriptions d’art;
le roman est nul. Il ne rachète pas, par le style, la pauvreté de l’invention : la
langue en est des plus médiocres. Notre La Monnoye l’a jugée sévèrement : « Le fond
du langage est un italien-lombard. L’auteur y mêle tant de mots écorchés, les uns du
grec, les autres du latin, qu’il semble proprement, comme dit Antoine Augustin, dans
son dialogue XI des Médailles et Inscriptions, ne parler aucune langue connue. C’est,
sans exagération, un italien plus étrange que n’est le françois de l’écolier Limosin dans
Rabelais, ou du seigneur Philausone dans Henri Estienne. » Les jugements antérieurs
ou à la suite ne sont guère plus favorables à cette phraséologie bizarre de la fabrique
personnelle de l’auteur. Mais, malgré ses défauts, le Songe de Poliphüe a sa place
dans l’histoire littéraire de son temps; il s’ouvre à toutes les questions qui agitent son
époque; il en résume les connaissances multiples et les erreurs plus nombreuses en-
core : l’état éternel de la science. Francesco Colonna touche à tout. Il est donc particu-
 
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