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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 30.1884

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Nr. 1
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Mantz, Paul: Rubens, 11
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RUBENS.

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Oubliant les conditions de la paix qui, au début du siècle, avait été signée
avec l’Espagne, elle ne songeait qu'à créer des ennuis à Philippe IV et
à son entourage. Elle blessa et irrita de toutes les façons la chatouilleuse
cour espagnole. Au temps où la concorde régnait encore entre les deux
couronnes, il avait été convenu que le prince de Galles épouserait
dona Maria. Caché sous un nom d’emprunt comme un héros de roman
et suivi de Buckingham, d’Endymion Porter et de quelques domestiques,
Charles était arrivé à Madrid, le 17 mars 1623. Il joua correctement son
rôle, vivant au milieu des fêtes et gardant pendant six mois vis-à-vis de
doua Maria l’attitude d’un fiancé vraisemblable et même convaincu.
L'accord était complet entre les deux cours, et déjà l’infante pouvait se
considérer comme une future reine d’Angleterre. Mais, dans le courant
de septembre, un brusque changement de décor se produit. Charles
revient à Londres et, docile aux conseils de Buckingham qui s’était
brouillé avec le duc d’OIivarès, il déclare à son père Jacques Ier que le
mariage projeté est la chose la-plus ridicule du monde et qu’il y renonce
absolument. Un autre caprice lui avait passé par l’esprit. Et en effet,
les amis du prince entamèrent bientôt les négociations qui, ainsi que
nous l’avons dit, aboutirent, le 11 mai 1625, à son mariage avec Hen-
riette, sœur de Louis XIII.

Philippe IV trouva la plaisanterie du dernier mauvais goût. Son mi-
nistre Gaspard de Gusman, le comte-duc, celui dont le portrait de Velâz-
quez nous dit si bien la mine rébarbative, n’était pas tendre pour les
Anglais. Il ne négligea rien pour aviver les sourdes colères de son maître.
Elles prirent un accent plus âpre, lorsque Jacques 1er résolut de faire la
guerre à l’Espagne et commença par envoyer six mille hommes au secours
des Provinces-Unies. C’était un coup direct, car la cour de Madrid espé-
rait toujours venir à bout de la longue résistance des États. A peine
devenu roi (6 avril 1625), Charles Ier se montra décidé à pousser la lutte
avec énergie : le 1er novembre, la Hotte anglaise essaya d’attaquer Cadix.
Elle fut si bien reçue qu’elle fut forcée de reprendre le chemin de l’An-
gleterre. Ces façons d’agir eurent une conséquence que Charles Ier et ses
conseillers auraient dû prévoir, s’ils avaient eu l’esprit plus équilibré :
Philippe IV se rapprocha de la France, et, le 5 mars 1626, un traité mit
fin aux difficultés qui s’étaient produites entre les deux monarchies catho-
liques au sujet de la Valteline. Cette circonstance, suivant de près l’échec
éprouvé devant Cadix, rendit Charles Ier soucieux : il reconnut qu’avant
d’engager faction il eût été sage de réfiéchir. De là chez le jeune roi
d’Angleterre la pensée, d’abord assez vague et bientôt plus précise, de
résoudre à l’amiable la difficulté espagnole. Buckingham, qui avait été si
 
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