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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
dont les archivoltes retombent sur un petit ordre ionique composite; puis
sous l’entablement, surmonté d’une balustrade continue, un étage de
mezzalines. Cette longue alternative de colonnes et d’arcades se trans-
forme au milieu des façades en un grand pavillon central orné à profusion
de groupes et de statues. Au-dessus, sur un tambour octogonal à pilastres
corinthiens, un dôme arrondit ses surfaces harmonieuses. Le plan carré
de ce pavillon central se trouve accentué par quatre édicules d’angle
sous l’abri desquels des figures décoratives se détachent en vigueur an
travers des faces ajourées. Tout cela forme un ensemble pyramidal impo-
sant. A l’intérieur, un large escalier à triple révolution conduit au pre-
mier étage sous la vaste coupole, et de là donne accès dans les longues
galeries d’exposition. Toutefois on se demande si ce dôme et les édicules
qui l’accompagnent sont bien justifiés, et s’il n’y a pas là une préoccupa-
tion excessive de faire grandiose, ce qui nuit au caractère spécial de
musée que ces monuments devraient avoir. Malgré cette réserve, les
nouveaux Musées font honneur à M. Semper, qui en a conçu les plans, et
au baron Ilasenauer, l’architecte en faveur à la Cour, qui fut adjoint par
l’Empereur à M. Semper pour concourir à leur exécution. Ces deux archi-
tectes ont été également associés pour la reconstruction du nouveau
Théâtre de la Cour, qui, derrière un rempart d’échafaudages, laisse déjà
voir ses formes aimables inspirées par l’architecture italienne du
xvil° siècle.
Non loin des deux Musées se dressent, sur les trois côtés d’un paral-
lélogramme immense : en face, l’Hôtel de Ville; à gauche, le Parlement;
à droite, l’Université. Vis-à-vis de l'Hôtel de Ville, en bordure sur le
Franzens Ring, qui limite ce grand ensemble à l’est, s’élèvent les con-
structions encore inachevées du nouveau Théâtre de la Cour dont nous
venons de parler. Ces dispositions générales sont grandioses et l’effet de
ces beaux monuments ainsi groupés est complété par les constructions
privées de l’Union-Bangesellschaft citées plus haut et dont les larges por-
tiques réunissent ces monuments du côté de l’ouest.
Nul doute que dans un avenir prochain, alors que l’Hôtel de Ville, le
Parlement et l’Université seront définitivement terminés et occupés, nul
doute que cette vaste place ne devienne un des centres les plus impor-
tants de la nouvelle ville.
Mais si l’on s’est préoccupé dans la distribution du plan général d’assi-
gner à ces différents édifices des emplacements régulièrement pondérés,
il semble vraiment que les architectes se soient efforcés de trahir toutes
ces espérances de parfaite harmonie, en donnant à leurs monuments les
masses, les formes et les styles les plus dissemblables. Ce n’est pas, au
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
dont les archivoltes retombent sur un petit ordre ionique composite; puis
sous l’entablement, surmonté d’une balustrade continue, un étage de
mezzalines. Cette longue alternative de colonnes et d’arcades se trans-
forme au milieu des façades en un grand pavillon central orné à profusion
de groupes et de statues. Au-dessus, sur un tambour octogonal à pilastres
corinthiens, un dôme arrondit ses surfaces harmonieuses. Le plan carré
de ce pavillon central se trouve accentué par quatre édicules d’angle
sous l’abri desquels des figures décoratives se détachent en vigueur an
travers des faces ajourées. Tout cela forme un ensemble pyramidal impo-
sant. A l’intérieur, un large escalier à triple révolution conduit au pre-
mier étage sous la vaste coupole, et de là donne accès dans les longues
galeries d’exposition. Toutefois on se demande si ce dôme et les édicules
qui l’accompagnent sont bien justifiés, et s’il n’y a pas là une préoccupa-
tion excessive de faire grandiose, ce qui nuit au caractère spécial de
musée que ces monuments devraient avoir. Malgré cette réserve, les
nouveaux Musées font honneur à M. Semper, qui en a conçu les plans, et
au baron Ilasenauer, l’architecte en faveur à la Cour, qui fut adjoint par
l’Empereur à M. Semper pour concourir à leur exécution. Ces deux archi-
tectes ont été également associés pour la reconstruction du nouveau
Théâtre de la Cour, qui, derrière un rempart d’échafaudages, laisse déjà
voir ses formes aimables inspirées par l’architecture italienne du
xvil° siècle.
Non loin des deux Musées se dressent, sur les trois côtés d’un paral-
lélogramme immense : en face, l’Hôtel de Ville; à gauche, le Parlement;
à droite, l’Université. Vis-à-vis de l'Hôtel de Ville, en bordure sur le
Franzens Ring, qui limite ce grand ensemble à l’est, s’élèvent les con-
structions encore inachevées du nouveau Théâtre de la Cour dont nous
venons de parler. Ces dispositions générales sont grandioses et l’effet de
ces beaux monuments ainsi groupés est complété par les constructions
privées de l’Union-Bangesellschaft citées plus haut et dont les larges por-
tiques réunissent ces monuments du côté de l’ouest.
Nul doute que dans un avenir prochain, alors que l’Hôtel de Ville, le
Parlement et l’Université seront définitivement terminés et occupés, nul
doute que cette vaste place ne devienne un des centres les plus impor-
tants de la nouvelle ville.
Mais si l’on s’est préoccupé dans la distribution du plan général d’assi-
gner à ces différents édifices des emplacements régulièrement pondérés,
il semble vraiment que les architectes se soient efforcés de trahir toutes
ces espérances de parfaite harmonie, en donnant à leurs monuments les
masses, les formes et les styles les plus dissemblables. Ce n’est pas, au