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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 3
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Phillips, Claude: Exposition d'oeuvres de maîtres anciens à la Royal-Academy: correspondance d'angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0285
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CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE

EXPOSITION D’ŒUVRES DE MAITRES ANCIENS

A LA ROYAL-ACADEMY

ien que l’exposition rétrospective de cette année soit la
seizième que nous aient offerte les académiciens et qu’au-
cune toile n’ait paru plus d’une fois à la Royal-Academy,
la source d’où nous viennent les merveilles que nous ad-
mirons chaque hiver ne parait pas près d’être tarie.
Même au point où nous en sommes, plusieurs des joyaux
les plus précieux des collections privées n’ont pas encore
figuré à Burlington-House, et certaines galeries de pre-
mier ordre — la Bridgewater-Gallery, par exemple —n’y
ont encore rien envoyé. C’est peut-être la confiance que nous avons dans les
ressources inépuisables des châteaux anglais qui nous fait ressentir moins vive-
ment les pertes sensibles que nous essuyons tous les ans, les victoires que rem-
portent sur nous les amateurs de France, d’Allemagne et d’Amérique.

Passons d’abord à la salle qui contient les primitifs italiens et flamands, dont
l’ornement principal est sans contredit le célèbre, l’admirable panneau de
VAdoration des Mages de Jennin Gossaert dit Mabuse, provenant de la collection
de lord Garlisle à Castle-Hoxvard. C’est le chef-d’œuvre de la manière gothique du
maître ; il a été peint, selon toute probabilité, avant le voyage de Gossaert en Italie,
et avant que celui-ci n’ait perdu son originalité au contact d’un art étranger. C’est
un miracle de fini dans l’exécution des têtes, dont plusieurs sont d’une beauté
tout à fait expressive, dans le détail des costumes éblouissants de richesse, dont
on distingue chaque guimpe et chaque broderie, et dans les splendides orfèvreries
qu’offrent les r-ois mages à l’Enfant Jésus. La conservation du panneau est
absolument irréprochable; le coloris en est vraisemblablement plus harmonieux,
sans être moins éclatant, qu’il ne l’était le jour où il fut terminé.

Si merveilleux que soit ce tableau, il reste loin de la radieuse inspiration de
Van Eyck dans Y Adoration de l’agneau mystique, à Gand, ou du frère cadet Jean
dans le célèbre panneau du salon Carré au Louvre. On n’a qu’à comparer le
 
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