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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 2
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Phillips, Claude: Exposition d'œuvres des maîtres anciens à l'Académie Royale: correspondance d'Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0180

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CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE

EXPOSITION D’OEUVRES DES MAITRES ANCIENS A L’ACADÉMIE ROYALE

oins étendue que ses devancières, moins éclatante à certains
points de vue, l’Exposition de 1885-86 à la Royal Académy
peut cependant être comparée, pour l’intérêt qu’elle excite,
aux seize exhibitions analogues qui, régulièrement, d’année
en année, ont été réunies dans ces mêmes salles. Outre l’at-
trait qu’offrent quelques chefs-d’œuvre peu connus, même de
réputation, du public anglais, l’Exposition actuelle se dis-
tingue par un ensemble suffisamment complet des œuvres
d’un remarquable artiste provincial, Joseph Wright — plus connu sous le nom de
« Wright of Derby » — auquel on sera désormais tenu d’accorder une place à part
après les maîtres plus célèbres et plus éblouissants, ses contemporains.

Aux yeux de bien des connaisseurs, le point d’attraction de toute l’Exposition
est dans la réunion très nombreuse et très variée des aquarelles de Joseph Mallord
Turner, à laquelle on a eu le bon goût de consacrer une salle entière et complètement
séparée. Moins distinguée comme ensemble, moins révélatrice peut-être des plus
rares qualités du grand artiste que la fameuse collection de M. Ruskin, exposée et
dispersée il y a quelques années, cette série bien plus nombreuse de paysages est
cependant plus instructive et permet mieux de suivre les métamorphoses de senti-
ment et de métier par lesquelles le Maître a successivement passé.

La salle consacrée aux primitifs italiens et flamands renferme comme d’habitude,
avec deux ou trois chefs-d’œuvre de qualité exquise, de nombreux panneaux qui
nous offrent l’occasion de résoudre des questions intéressantes au point de vue de
l’histoire de l’art.

On n’a aucune difficulté d’accorder la place d’honneur à la merveilleuse Vierge
adorant L'Enfant Jésus, de Sandro Rotticelli (à lord Wemyss), une véritable perle
de la seconde manière du peintre. Comme dans le panneau du Louvre, auquel
celui-ci est postérieur, la Vierge, vêtue d’un long manteau bleu, est représentée
dans un bosquet de roses, non pas assise cette fois, mais agenouillée devant
l’Enfant Jésus endormi sur un gazon semé de violettes et de fleurs de toute espèce.
Le dessin du corps de l’Enfant, placé en biais, de la tète et des mains de la Vierge,
nous montre le peintre à l'apogée de son talent. Rarement Sandro lui-même a
 
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