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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 34.1886

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Ephrussi, Charles: Aloi͏̈ss Heiss, Les médailleurs de la Renaissance, 6: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19428#0081

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T2

GAZETTE DES BEAUX-A11TS.

peu; d’ailleurs les artistes du xvc siècle, avec leur esthétique puis-
sante et parfois rude, ajoutent presque toujours quelques années à
l’âge réel. Aussi faut-il apporter la plus grande réserve dans ces
déductions trop conjecturales, tirées de l’âge apparent des person-
nages. Quoi qu’il en soit, M. Heiss a réussi à fixer, grâce aux
ingénieux raisonnements dont il a le secret, la date, au moins
approximative des médailles non datées, et ce sont les plus nom-
breuses, que nous a laissées Sperandio.

La valeur artistique de l’œuvre entier place, nous l’avons dit, le
médailleur mantouan au-dessous de Yittore Pisano et de Matteo de’
Pasti, mais au-dessus de tous les autres médailleurs de la Renaissance.
Sperandio n’a pas la force expressive, le modelé vigoureux, la synthé-
tliique compréhension de la figure humaine, la large facture qui
mettent hors de pair, Matteo et plus encore le Pisan. Mais il a une
habileté égale à la leur, il a une rare délicatesse de modelé dans ses
têtes d’un mince et fin relief, un goût sûr pour l’arrangement des
détails et pour la composition des revers. Quoique son talent soit
plus souple et gracieux que puissant et énergique, il n’en est pas
moins, en plus d’un point, le disciple convaincu du grand Pisano,
soit dans les physionomies mêmes, moins âpres cependant que les
vigoureux profils du maître et perdant un peu de la rudesse du
xve siècle, soit dans les revers dont quelques-uns (celui de la médaille
de Carlo Grati entre autres) trahissent l’inspiration directe du
Pisan. Il semble prendre surtout pour modèle l’élégante facture des
portraits d’Inigo d’Avalos, de Yictorin de Feltre et de Dominique
Malatesta Novello qu’il préfère aux types plus accentués de Lionel
d’Este, de Sigismond Pandolphe Malatesta et d’Alphonse V d’Aragon.

Les dernières pages du travail de M. Heiss sont consacrées à
quelques anonymes qui ont travaillé pour la maison des Bentivoglio,
auteurs des médailles de san Petronio, patron de Bologne, Patrice et
Bentivolorum sospitor, d’Annibal Bentivoglio dont la magistrale figure
équestre en bas-relief décore une paroi de l’église Saint-Jacques le
Majeur à Bologne, et de Jean II, fils d’Annibal, ainsi que de sa femme
Geneviève Sforza, qui reparaissent peints en buste par une main
ferraraise dans lé diptyque de la collection de M. Gustave Dreyfus.

De tous les fascicules publiés par M. Heiss, celui-ci est le plus
riche en illustrations de toutes sortes. Outre les seize planches de
médailles hors texte, comprenant soixante phototypographies, il
contient : le Tombeau d’Alexandra Tartagni, par Francesco di Simone
Fiorentino (S.-Domenico, à Bologne); le Doge Agostino Barbarigo
 
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