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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 34.1886

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Nr. 3
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Mantz, Paul: Andrea Mantegna, 6
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https://doi.org/10.11588/diglit.19428#0237

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ANDREA MANTEGNA.

225

il a été un Romain réveillé et renaissant, mais — et c’est là surtout ce
qui doit nous le rendre cher—il a été le héraut de la souffrance humaine
et du drame qui ne change pas. S’il est quelquefois farouche, sa belle
sauvagerie est toujours émouvante et persuasive. Lorsque Mantegna,
dans la première partie de sa vie, conserve un reste de l’art qui va
s’éteindre et dont il doit être le plus redoutable ennemi, il a l’air mal
à l’aise dans l’étroit vêtement que la tradition lui impose ; il se débat
en vue de l’affranchissement prochain, il se précipite vers l’avenir
plus clair pour lui que pour ses voisins et ses rivaux. De toutes les
inquiétudes de son temps, il n’en est pas une qu’il n’ait connue et,
en quelque sorte, glorifiée. Dans l’intimité de sa conscience, le
xve siècle sentait vaguement que son effort collectif devait engendrer
un monde nouveau; des choses augustes allaient éclore; elles ont
été préparées et elles sont nées dans les combats et dans les larmes.
C’est Andrea Mantegna qui a dit l’angoisse italienne et la grande
délivrance : son cri douloureux éclate comme un chant de victoire.

PAUL MANTZ.

XXXIV. — 2e PÉRIODE.

£9
 
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