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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 34.1886

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Nr. 6
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Crowe, Joseph A.: Sandro Botticelli, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.19428#0487

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SANDRO BOTTIGELLI.

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dans Botticelli, tandis que c’est la force qui domine chez son con-
temporain. Avec des dessins de ce genre par Botticelli, Baldini s’est
fait un nom comme graveur, de même que Marc Antoine est devenu
fameux en passant sous le burin les esquisses de Signorelli, de
Michel-Ange et de Raphaël.

La fougue qui portait Botticelli à chercher des sujets dans les
grands poètes italiens l’amenait aisément à empiéter dans certains
tableaux sur la tradition religieuse contrôlée jusqu’alors chez les
peintres par une censure toujours en éveil. On a dit qu’il était
entaché d’hérésie ; on a raconté que cette hérésie se rattachait à celle
de Savonarole ; mais bien avant l’arrivée du réformateur dominicain
à Florence, Botticelli avait fait des tableaux condamnés par l’Eglise.
Matteo di Marco Palmieri, chargé d’affaires des Florentins à Naples,
avait écrit un poème intitulé La Città di vita, dans lequel il adoptait
avec certaines variantes la doctrine, jugée hérétique, d’Origène, sur
la position que devaient prendre les anges qui avaient été neutres à
l’occasion de la chute de Lucifer. Botticelli, vers 1475, date de la
mort de Matteo, avait fait pour l’autel de la chapelle Palmieri,. à
Saint-Pierre-Majeur de Florence, un tableau représentant l’As-
somption de la Vierge. Au centre de la composition on voit le tombeau,
d’où sortent des lis, entouré par les apôtres ; à droite et à gauche les
donateurs à genoux, et dans le ciel, la Vierge prosternée aux pieds du
Christ qui préside l’assemblée, divisée en cercles, des patriarches,
des prophètes, des martyrs et des docteurs. Dans les intervalles des
groupes se trouvent les anges du poème. Le péché d’hérésie dans
lequel Botticelli était tombé, — peut-être sans le savoir —, fut jugé
très grave, « mais pour moi, dit Vasari, il suffit que les figures
soient admirables de dessin, de raccourci et d’invention ». Ce qui
ajoute à l’intérêt qu’inspire cette œuvre,c’est que nous y retrouvons
dans le fond, à gauche, une vue de Florence. Au loin on voit le pont
qui jadis existait sur l’Arno près de Fiesole et le monastère de Saint-
Barthélemy près de Camerola où se trouvait la villa Palmieri. Tout,
dans cette composition, rappelait aux Florentins la personne de celui
qui avait commandé le retable à Botticelli, — sa théorie du ciel et sa
demeure sur la terre. Pendant longtemps on crut nécessaire de
voiler le panneau. On l’admire aujourd’hui à la National Gallery. Il
avait longtemps orné la collection du duc de Hamilton près de
Glasgow.
 
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