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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

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Nr. 2
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Bonnaffé, Edmond: Études sur le meuble en France au XVIe siècle, 7
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https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0168
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GAZETTE UES BEAUX-ARTS.

les costez goderonnez » (Marché de Jacques Remard, TPe menuisier de
Paris, 1566) U Chez maître Ponce Jacqueau (sic), sculpteur et archi-
tecte du roi, la couche et la couchette sont « de boys de noyer à bas
dossier, à pillier tornez, cannelez et par bas à piramye (pyramide)
renversée » (Inv. de Ponce Jacqueau, 1570) 2.

On rencontre encore dans le commerce un assez grand nombre de
ces quenouilles de noyer, sans sculpture pour la plupart, mais fort
délicatement tournées. Le lit du musée de Cluny, qu’on a longtemps
attribué au règne de François 1er, bien qu’il date de Charles IX, offre
un modèle très riche de quenouilles formées de bagues, de gaines, de
vases et de balustres superposés. Un modèle aussi élégant, mais d’un
profil différent, existe à la Diana de Montbrison qui conserve quatre
quenouilles et la traverse antérieure du lit d’Urfé provenant du
château de la Bâtie 3. Une couchette dont les quenouilles ont été
tronquées fait partie de la collection de M. Chabrières-Arlès ; elle
porte la date de 1583, les armes des Béranger de Sassenage et vient
du château de Treminis, près de Grenoble4. Une autre couchette,
ayant appartenu au sieur d’Yversen, qui fut ambassadeur de Henri II,
se trouve encore à Gaillac, chez M. le baron d’Yversen.

On remarquera dans tous ces lits, comme dans ceux de Du Cerceau
et de Henri II au palais des Tournelles, la grande élévation de la
couche au-dessus du sol. C’était une mesure d’hygiène, de propreté
et de sécurité tout â la fois ; le lit devait être « haut terrassé », sui-
vant le mot de Noël du Fail, et, pour l’enjamber, on se servait d’un
marchepied volant qu’on glissait sous la couche pendant le jour.
Parfois le marchepied lui-même formait un coffre. L’ancien lit du
château d’Usson, qui passe pour avoir servi à Marguerite de Valois,
repose sur des boules de 62 centimètres de haut et les amateurs d’histo-
riettes n’ont pas manqué de rapporter à cette occasion l’aventure du
jeune galant que la reine faisait, dit-on 3, cacher sous son lit pendant
les inspections de Canillac, le gouverneur du château.

Le Musée de Quimper conserve un lit de chêne à colonnes unies
surmontées d’un vase, qui offre cette particularité que les traverses
à godrons sont surmontées d’une petite balustrade ou galerie à jour,

L Comm. par M. le baron Pichon.

2. Id.

3. Nous devons la photographie de ce lit à M. Beluche, photographe à
Montbrison.

4. Ce lit a subi quelques restaurations. Les vases qui surmontent les colonnes
sont modernes.

5. Divorce satyrique.
 
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