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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Prends vile (coiffure en cheveux); — Que lui coûte-t-il? (chapeau en
coquille), etc., etc. Aucune de ces pièces n’est signée dans l’exemplaire
du Cabinet des Estampes, mais elles ont toujours passé pour être de
DeBucourt. C’est un recueil très recherché des collectionneurs et des
exemplaires ont été payés jusqu’à 2,000 francs. De Bucourt grave
encore à l’aquatinte, coloriée ou non, suivant les épreuves : les
Visites le ier jour du xixe siècle, l’Orange ou le Nouveau Jugement de Paris,
Les Petits Messieurs ou les Adolescents ci la mode (1804), la Promenade au
Bois de Vincennes et beaucoup d’autres pièces, qui participent à la fois
de la série des costumes et des scènes de mœurs. Dans cette période,
son principal morceau, où se trouvent réunis tous les accoutrements
du temps, est la curieuse estampe représentant Frascati, le célèbre
lieu de plaisir.
Ce qu’on demande alors aux estampes en couleurs avec l’actualité
du costume, c’est la propreté et le fini et ce je ne sais quoi de compassé
qui sent David et son école. A ces divers titres : les Courses du Matin
ou la Porte d’un Riche, la Manie cle la Danse, Vent devant, Vent derrière,
sont tout à fait dans la note du temps. Le Gourmand, gravure de
l’enseigne du marchand de comestibles Corcellet, a de quoi satisfaire
les appétits les plus féroces, et Je l'ai perdu là! la sentimentalité la
plus drôlement placée.
Louis Darcis fut l’un des plus habiles graveurs des costumes et
des scènes de mœurs du Directoire, dont Carie Vernet s’empressait
de fixer les désopilantes silhouettes de son crayon humoriste.
Quelques-unes de leurs meilleures pièces, les Incroyables, les Croyables
actifs du Palais ci-devant royal, les Merveilleuses, V Anglomane, Y Incon-
vénient des Perruques, le Café des Incroyables, marquent d’un trait
piquant les exagérations et les ridicules d’alors.
«Ces types, a écrit Renouvier, ont conquis leur immortalité dans
les annales du costume et des mœurs comme avaient fait dans leur
temps les capitans et les précieuses de Bosse, les mezzetins et les
coquettes de Gillot. »
Les compositions très achevées de Carie Y ernet furent aussi
remarquablement traduites par De Bucourt dàns des aquatintes
lavées d’aquarelle, de manière à imiter le dessin original. Grand
amateur de sport, d’abord peintre de Courses de Chars antiques, Carie
Yernet, le brillant muscadin, devient le dessinateur à la mode des
chevaux, des carrosses et des ridicules de Paris. Ses Incroyables, ses
Merveilleuses sont justement célèbres. C’est un artiste habile doublé
d’un observateur clairvoyant et plein de fantaisie. Il va saisir le trait
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Prends vile (coiffure en cheveux); — Que lui coûte-t-il? (chapeau en
coquille), etc., etc. Aucune de ces pièces n’est signée dans l’exemplaire
du Cabinet des Estampes, mais elles ont toujours passé pour être de
DeBucourt. C’est un recueil très recherché des collectionneurs et des
exemplaires ont été payés jusqu’à 2,000 francs. De Bucourt grave
encore à l’aquatinte, coloriée ou non, suivant les épreuves : les
Visites le ier jour du xixe siècle, l’Orange ou le Nouveau Jugement de Paris,
Les Petits Messieurs ou les Adolescents ci la mode (1804), la Promenade au
Bois de Vincennes et beaucoup d’autres pièces, qui participent à la fois
de la série des costumes et des scènes de mœurs. Dans cette période,
son principal morceau, où se trouvent réunis tous les accoutrements
du temps, est la curieuse estampe représentant Frascati, le célèbre
lieu de plaisir.
Ce qu’on demande alors aux estampes en couleurs avec l’actualité
du costume, c’est la propreté et le fini et ce je ne sais quoi de compassé
qui sent David et son école. A ces divers titres : les Courses du Matin
ou la Porte d’un Riche, la Manie cle la Danse, Vent devant, Vent derrière,
sont tout à fait dans la note du temps. Le Gourmand, gravure de
l’enseigne du marchand de comestibles Corcellet, a de quoi satisfaire
les appétits les plus féroces, et Je l'ai perdu là! la sentimentalité la
plus drôlement placée.
Louis Darcis fut l’un des plus habiles graveurs des costumes et
des scènes de mœurs du Directoire, dont Carie Vernet s’empressait
de fixer les désopilantes silhouettes de son crayon humoriste.
Quelques-unes de leurs meilleures pièces, les Incroyables, les Croyables
actifs du Palais ci-devant royal, les Merveilleuses, V Anglomane, Y Incon-
vénient des Perruques, le Café des Incroyables, marquent d’un trait
piquant les exagérations et les ridicules d’alors.
«Ces types, a écrit Renouvier, ont conquis leur immortalité dans
les annales du costume et des mœurs comme avaient fait dans leur
temps les capitans et les précieuses de Bosse, les mezzetins et les
coquettes de Gillot. »
Les compositions très achevées de Carie Y ernet furent aussi
remarquablement traduites par De Bucourt dàns des aquatintes
lavées d’aquarelle, de manière à imiter le dessin original. Grand
amateur de sport, d’abord peintre de Courses de Chars antiques, Carie
Yernet, le brillant muscadin, devient le dessinateur à la mode des
chevaux, des carrosses et des ridicules de Paris. Ses Incroyables, ses
Merveilleuses sont justement célèbres. C’est un artiste habile doublé
d’un observateur clairvoyant et plein de fantaisie. Il va saisir le trait