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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Mantz, Paul: Watteau, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0012

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

medi, écoutant la lecture d’une conférence, épiloguant sur un règle--
ment à modifier ou distribuant des prix à des écoliers. Watteau
avait bien d’autres soucis en tête. Dès le premier jour, son parti fut
pris. L’artiste accepta l'honneur qu’il avait ambitionné ; il usa des
libertés professionnelles qui lui étaient désormais garanties, mais il
fut académicien le moins possible.

Reçu le 28 août 1717, Watteau crut devoir faire preuve de cour-
toisie et il se rendit à la séance du samedi suivant (4 septembre). Il
écouta d’une oreille un peu distraite la lecture d’un ancien discours
retrouvé dans les archives où Sébastien Bourdon avait résumé ses
idées sur la lumière; la question n’était pas sans intérêt, mais, sur
les lois du rayon lumineux, Watteau en savait aussi long que le
vieux maître, et il ne s’amusa pas. A partir de cette date, sa signature
ne se retrouve qu’une fois au bas du procès-verbal. La dernière
séance de l’année eut lieu le vendredi 31 décembre : ce jour-là,
l’Académie était toujours fort nombreuse : on nommait la délégation
chargée d’aller complimenter le protecteur de la compagnie et c’était
une affaire, car on aimait à s’approcher du représentant du roi; on
échangeait quelques souhaits au sujet du premier jour de l’an nou-
veau, on recevait ses étrennes sous la forme de compliments plus ou
moins sincères. Watteau assista à cette dernière séance de 1717, —
et il ne revint jamais. C’est vainement qu’il se passe à l’Académie
des choses qui pourraient l’intéresser, la présentation de Lancret,
par exemple, à laquelle l’inexact Gillot a voulu'assister (1718), la
réception définitive du nouvel agréé (1719), la glorieuse entrée de
Rosalba Carriera qui, admise le 26 octobre 1720, prend séance le
9 novembre; tous ces événements le touchent peu. Gillot, attentif
aux intérêts du groupe moderne, vient quelquefois : Watteau jamais.
L’Académie ne fut pas sans s’apercevoir de ces absences éternelles ;
mais comme le nouveau collègue n’avait aucun grade dans l’état-
major; comme son inexactitude né mettait en péril aucun service,
elle ne se plaignit point relie se contenta d’oublier celui qui l’ou-
bliait. Watteau aurait été relégué dans une lointaine province qu’il
n’aurait pas été plus indifférent au cœur de l’Académie. Les registres
fournissent une preuve de cette insouciance. Lorsqu’un académicien
tombait malade, il était d’usage d’envoyer chez lui deux commis-
saires pour le visiter, prendre des nouvelles de sa santé compromise
et lui apporter les vœux que faisait la Compagnie pour sa prompte
guérison. Il ne se passa rien de pareil à l’égard de Watteau. Quatre
ans après sa réception, le pauvre garçon fut décidément atteint d’un
 
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