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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Mantz, Paul: Watteau, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0020

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14

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

qui est certain, c’est qu’on ne le trouve plus mentionné dans la
Description des tableaux du Palais-Royal, publiée en 1727 par Dubois-
de Saint-Gelais. Mais ce catalogue nous apprend que le duc d’Orléans
possédait un autre Watteau, les Singes peintres. Ce tableau, peint sur
cuivre, était une véritable miniature, car il avait 2 pouces 10 lignes
de hauteur sur une largeur de 3 pouces 8 lignes. Il n’y a point
d’erreur sur l’indication de cette mesure, car les Singes peintres
formaient le pendant d’un autre petit cuivre attribué au vieux
Breughel, que Dubois de Saint-Gelais appelle une Musique de chats
et dont les dimensions sont à peu près les mêmes. La singerie de
Watteau était un intérieur d’atelier : on y voyait un gros singe,
vêtu de vert, occupé à peindre un tableau posé sur un chevalet,
tandis que derrière lui quatre autres singes, ses élèves sans doute,
s’exerçaient aussi à la peinture et au dessin. Ce tableau est perdu,
et c’est grand dommage, car il nous aurait dit quelle quantité d’es-
prit Watteau savait faire étinceler quand il consentait à enfermer
son caprice dans les proportions d’une miniature.

Si les graveurs de Watteau avaient toujours mis des dates au bas
de leurs estampes, nous trouverions dans ces indications l’instru-
ment qui nous manque pour fixer approximativement la chronologie
des œuvres du maître et de ses manières; mais cette bonne fortune
est tout à fait rare. L’un d’eux cependant, Louis Surugue, a eu la
charitable pensée de dater de 1719 une planché d’après un charmant
tableau que les Anglais appellent The inusic lesson, et qui appartient à
sir Richard Wallace. Les vers, d’une parfaite platitude, que Surugue
a fait écrire sous sa gravure, ne donnent aucune idée du sujet. Il
s’agit en effet d’une leçon de musique où se cache peut-être une
leçon d’amour. A droite, une jeune femme est assise; vue jusqu’aux
genoux, les cheveux relevés de façon à dégager le front et la nuque,
elle tient à la main les feuillets d’une partition; derrière elle est un
personnage qui, penché en avant, semble vouloir suivre sur le cahier
de musique les notes delà chanson qu’elle étudie; devant la chan-
teuse, un galant instrumentiste joue d’une mandoline à long manche.
L’intervalle qui sépare le maître de l’écolière est occupé par deux
bustes d’enfants qui sont des merveilles d’espièglerie. Ce petit
panneau est délicieux et il est intéressant d’apprendre par la date de
la gravure de Surugue (1719) qu’il est très voisin de Y Embarquement
pour Cythère; notons pourtant cette différence que le morceau de
réception à l’Académie n’est qu’une esquisse et que dans la Leçon de
musique, qui est un tout petit tableau, l’accent est plus écrit, la touche
 
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