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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Mantz, Paul: Watteau, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0033

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26

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ami Clément de Ris a possédé sur une même feuille le dessin de
l’homme penché sur la caisse d’emballage et celui du commission-
naire qui tient un tableau entre ses bras.

Par le Rendez-vous de chasse de la collection de sir Richard
Wallace, par l'Enseigne qui manque au Louvre, on voit qu’à la fin
de 1720, le talent de Watteau ne révèle aucune décadence. Sans
doute le corps de l’artiste était malade, mais l’esprit demeurait
alerte et vif, la main était plus que jamais vaillante. L’arliste avait
repris sa vie de labeur; il éprouvait cependant des instants de
malaise et des paresses momentanées. On doit croire qu’il n’était
pas très bien portant le 9 novembre 1720, car il serait allé au
Louvre le jour où son amie Rosalba prit séance à l’Académie royale.

Au commencement de 1721, Watteau était à Paris. Nous le savons
par Rosalba elle-même, qui écrit, à la date du 9 février : « Dans la
matinée je rendis visite à M. Vateau. » Sur les idées qu’ils échan-
gèrent, lors de cette rencontre, pas un mot dans 1 eDiario. Mais il est
vraisemblable qu’on prit rendez-vous pour le surlendemain, car
Rosalba était depuis longtemps sollicitée de faire le portrait du maître.
L’ami qui le demandait, c’était Pierre Crozat. Elle commença son
pastel le 11 février, et comme elle travaillait vite, elle dut le terminer
bientôt. D’ailleurs, Watteau était aussi pressé qu’elle, car, toujours
dévoré de la fièvre du travail, il n’avait qu’un médiocre plaisir à
poser devant un peintre. Ce pastel fut un des derniers portraits que
Rosalba peignit à Paris : au mois de mars, elle retournait à Venise.

Pendant que la Vénitienne faisait le portrait de Watteau, le
fidèle Crozat s’occupait de chercher du travail pour celui qui avait
été son commensal et qui était resté son ami. On trouve dans le Mer-
cure de février 1721 une note qui n’a pas été suffisamment remarquée
et qui rattache le nom de Watteau à une publication des plus inté-
ressantes. Cette note est ainsi conçue : « MM. Watot, Natier et un
autre sont chargés de dessiner pour M. Crozat le jeune les tableaux
du Roi et du Régent. » Ces dessins, c’étaient les éléments d’un gros
livre. Le projet ne devait aboutir que beaucoup plus tard et le pauvre
Watteau n’en vit pas l’éclosion. Au mois de mai 1728 parut le
prospectus du recueil rêvé par Crozat, et les premières planches de
l’ouvrage ne virent le jour qu’en 1729. Watteau était mort depuis
longtemps.

C’est aussi pendant le printemps de 1721 que l’artiste, malade,
mais laborieux encore, eut l’occasion d’exercer son talent, sinon
comme peintre, du moins comme dessinateur. Le sultan avait envoyé
 
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