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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Mantz, Paul: Watteau, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0035

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WATTEAU.

27.

au roi de France une ambassade qui mettait en éveil la curiosité
parisienne. Le chef de la mission, Mehemet-Effendi, était un person-
nage de conséquence, et il fut reçu avec les plus grands égards. Ainsi
que le rappelle Buvat, il quitta, le 16 mars, son logis du faubourg
Saint-Antoine pour aller s’installer à l’hôtel de la rue de Tournon.
Le 21, il fut admis à l’audience du roi. C’est la cérémonie que Charles
Parrocel a consacrée plus tard dans son tableau du Musée de Ver-
sailles. Mehèmet-Effendi était accompagné de son fils et d’une suite
de quatre-vingts Turcs parfaitement authentiques. L’ambassadeur et
son personnel restèrent cinq mois à Paris et ils furent la curiosité
delà saison. Le Mercure d’avril annonce que le peintre Justinar a
reçu l’autorisation de faire le portrait de Mehemet-Effendi; le7juin,
le fils de l’ambassadeur rend visite à Charles Coypel. Mehemet visita
les Invalides, la Bibliothèque et se montra à l’Opéra. Watteau a-t-il
vu ces Turcs? Peut-être. Je crois du moins trouver dans son œuvre
certaines turqueries qui semblent le prouver. Dans le recueil publié
par Julienne, Figures de différents caractères, on voit divers person-
nages à turban qui ont évidemment été dessinés d’après le vif et qui
ont dû appartenir à l’ambassade ottomane. L’artiste, qui avait jadis
peint à la Muette des Chinois et des Tartares suspects, a pu ainsi,
dans le cas où notre conjecture serait admise, étudier sur la nature
vivante le caractère du type turc. Et ici Watteau est bien dans son
rôle, car il a toujours aimé la vérité.

Le récit des derniers mois de la vie du maître doit être demandé
au comte de Caylus et à Gersaint. Au printemps de 1721, Watteau
travaillait encore. Il était malade cependant et faisait parfois appeler
le médecin Mariotti, que nous avons vainement cherché dans les
dictionnaires. Il lisait beaucoup et son ami Julienne lui prêtait des
livres et même des manuscrits. Les Archives ont publié une lettre du
3 mai qui, par les raisons que nous avons dites à propos de celle du
3 septembre 1720, doit être de 1721. Nous reproduisons le texte de
cette lettre, une des dernières que Watteau ait écrites.

A Monsieur de Julienne, de la part de Watteau par exprès.

De Paris, le 3 de mai.

Monsieur! Je vous fais le retour du grand tome premier de l’Écrit de Leonardo
de Viney et en mesmes temps je vous en fais agréer mes sincères remerciements.
Quant aux Lettres en manuscrit de P. Rubens, je les garderai encore devers moi
si cela ne vous est pas trop désagréable en ce que je ne les ai pas encore achevées 1
 
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