Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Molinier, Émile: Le musée Poldi-Pezzoli à Milan, 2
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0042

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
34

GAZETTE DES BEAUX-A11TS.

tillons de soieries et de velours qui contient déjà un certain nombre
de morceaux intéressants et c’est là une série qu’il sera facile d’aug-
menter avec le temps. Aussi bien y avait-il déjà les éléments d’une
série : un beau tapis persan à fond d’or et d’argent, un fragment de
tapisserie portant les armes des Gonzague représentant des enfants
faisant la vendange et provenant sans doute de Mantoue, deux tapis-
series à sujets de batailles dont l’une est signée : Franciscus Spiringius
fecit anno 1602, etc. Je n’aurai garde d’oublier un devant d’autel en
velours rouge brodé d’or et d’argent à la devise des Sforza (xve siècle)
et un autre devant d’autel, provenant de Sainte-Marie-des-Grâces; il
est de velours noir orné de broderies d’or et d’argent représentant
une Pielà et les instruments de la Passion ; les initiales qui accompa-
gnent ces broderies nous apprennent qu’elles ont été données par
Beatrix d’Este.

Une figure du Christ ressuscité, en bronze et de grandes dimensions,
me paraît appartenir à l’art vénitien du déclin du xve siècle; elle est
d’un beau caractère mais d’un faire un peu sec. Sur sa base on retrouve
cette jolie décoration de palmettes dont les bronziers de Padoue et de
Venise ont si fréquemment fait usage dans leur fabrication, dont bien
des côtés a souvent un caractère tout industriel. Au même courant
artistique il faut rattacher des flambeaux en bronze, à large base et
à tige en balustre, décorés de feuillages et de masques de satyres :
c’est là un modèle qui se trouve dans mainte collection. D’autres
flambeaux, à pied plus bas et de forme presque hémisphérique,
offrent ces frises de palmettes dont je viens de parler. La forme n’est
pas moins connue que la précédente, mais elle est moins gracieuse et
de plus on l’a tant de fois reproduite depuis la Renaissance, avec ou
sans modifications, qu’on préfère un profil plus original. Des bassins,
des coupes et des seaux en bronze gravé et damasquiné, imitations
d’ouvrages orientaux, appartiennent encore à l’art vénitien et non
à sa gamme la plus aimable. Ces pastiches, souvent bien exécutés,
mais d’époque incertaine, représentent à Venise l’art destiné à l’ex-
portation et au commerce, l’art à l’usage des pays naïfs dont les
habitants peu au courant du style oriental étaient très disposés à
accepter ces produits pseudo-exotiques.

L’orfèvrerie du Moyen Age et de la Renaissance, ainsi que l’art
de l’émaillerio peinte, tel qu’il a fleuri en Italie dans la seconde
moitié du xve siècle et au commencement du xvi° siècle, sont repré-
sentés dans le Musée Poldi par des échantillons intéressants sur les-
quels il faut s’arrêter un instant.
 
Annotationen