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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Molinier, Émile: Le musée Poldi-Pezzoli à Milan, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0044

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LE MUSÉE POLDI-PEZZOLI, A MILAN. 35

A côté des inévitables châsses en cuivre champlevé et émaillé
fabriquées à Limoges au xne et au xme siècle, dont on trouve ici deux
échantillons d’un type très commun, il convient de signaler, parce
qu’ils sont plus rares, deux chandeliers d’autel à pied triangulaire.
Ornés de dragons réservés sur fond d’émail bleu, de fleurons jaune,
vert et rouge, ce sont deux bons spécimens de l’art français du
xiii0 siècle, car ils sont bien français et limousins ainsi que l’indi-
quent suffisamment le style des ornements gravés et les teintes des
émaux.

A la même école, mais au début du xme siècle, sinon à la fin
du xne, il faut aussi rapporter un intéressant crucifix, croix station-
nale ou processionnelle, peut-être l’un et l’autre, dans lequel la figure
du Christ est émaillée en plein et se détache sur un fond de métal
gravé de très délicats rinceaux, d’un style tout particulier, dont un
atelier de Limoges semble avoir eu le monopole. Comme cela a lieu
d’ordinaire dans ce genre de croix, les bras et le fût sont pattés à
leurs extrémités : au haut et au bas on voit les représentations habi-
tuelles, un ange et saint Pierre; mais la Vierge et saint Jean figurés
à droite et à gauche du Sauveur, au lieu d’être debout comme d’ordi-
naire, sont agenouillés dans une attitude d’adoration. Je ne me
souviens pas d’avoir rencontré ailleurs cette variante à la formule
iconographique adoptée par les Limousins. Bref, ce crucifix est un
monument intéressant qu’il faut rapprocher de plusieurs du même
genre que nous possédons en France, notamment d’une très intéres-
sante plaque du Musée de Nevers, d’un Christ du Musée de Bordeaux
et surtout du Crucifix de la collection Victor Gay, dont l’origine
limousine est attestée par la signature.

Bien que les Italiens se soient signalés de bonne heure par
l’application de l’émail translucide sur relief à la décoration de
l’orfèvrerie d’or et d’argent, ce n’est certainement pas à l’art de la
péninsule qu’il faut rattacher un curieux polyptyque qui rappelle,
dans un format réduit, le fameux triptyque de la cathédrale de
Liège. C’est en effet à l’art franco-flamand de la seconde moitié du
xive siècle que fait penser ce polyptyque. La figure de la Vierge
portant l’Enfant Jésus est placée, debout, sous un édicule d’architec-
ture gothique à quatre faces, sur trois desquelles viennent s’appli-
quer quatre volets émaillés sur leur face et sur leur revers. On a là,
reproduite en orfèvrerie, la disposition si fréquemment adoptée par
les ivoiriers de la même époque; la terrasse seule, dont la décoration
est aussi exécutée en partie en émail, s’éloigne du thème générale-
 
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