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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Molinier, Émile: Le musée Poldi-Pezzoli à Milan, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0045

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36

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ment suivi par les sculpteurs. Des fonds bleu vif appliqués sur la.
surface guillochée du métal encadrent admirablement les figures
recouvertes, sauf dans les chairs, d’émaux polychromes; dans les
bordures on retrouve cet émail rouge opaque dont les orfèvres du
xive siècle ont tiré un très bon effet en le faisant servir de repoussoir
aux châtoiements des surfaces translucides. Des scènes empruntées
aux premiers chapitres des Évangiles et au récit de la Passion,,
traitées suivant les données iconographiques généralement admises
au xive siècle, forment en deux registres la décoration des volets de
ce curieux monument. Il a sa place marquée dans la série chronolo-
gique des spécimens de l’émaillerie translucide sur relief après la
patène émaillée d’Elsenor (1333), signalée pour la première fois
par M. Courajod, la Vierge de Jeanne d’Évreux, au Louvre, le
triptyque de la cathédrale de Liège, le beau calice de la collec-
tion Spitzer et même, sans aucune comparaison, la coupe de M. le
baron Pichon. Je n’établis aucun parallèle entre ces diverses pièces,
toutes d’ailleurs bien supérieures comme art à la Vierge de la
collection Poldi, dont les émaux ont beaucoup souffert; mais il
serait injuste toutefois de lui refuser une place honorable dans la
série des monuments de ce genre fabriqués au xive siècle en dehors
de l’Italie.

Exécutée par le même procédé d’émaillerie est la monture d’une
coupe en cristal de roche, à huit pans, sorte de hanap muni d’un
couvercle en argent terminé par un fruitelet. On serait tenté d’en
faire un ouvrage italien ; en tout cas c’est une pièce d’orfèvrerie
civile, à en juger par les figures de chevaliers qui décorent le pied,
et sa forme est à retenir comme un modèle de profil, de moulures et
d’excellentes proportions. On trouvera ici le dessin d’un charmant
mors de chape émaillé, ou plutôt niellé d’émail, qui appartient à l’art
italien du commencement du xve siècle. Cet émail sur cuivre, aux
tons rouge et bleu vifs, d’un dessin exquis, est un spécimen rare en
un pays où les artistes ont surtout appliqué cette brillante poly-
chromie à l’orfèvrerie d’or et d’argent. Où ce charmant objet a-t-il
été fabriqué? Faut-il penser à Florence ou à Sienne? Il serait bien
difficile de se prononcer en une question aussi épineuse; remarquons
toutefois en passant que possédant de très nombreux documents sur
les orfèvres siennois et aussi beaucoup d’œuvres sorties de leurs
mains, nous avons la malencontreuse habitude d’augmenter sans
cesse leur bagage déjà fort respectable. Nous ne connaissons encore
que les grandes lignes de l’histoire de l’émaillerie italienne, aussi
 
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