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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Duhousset, Émile: Proportions artistiques et anthropométrie scientifique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0074

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G4

GAZETTE DES BEAUX-AllTS.

traire, les connaissances se basant sur les proportions réelles, ser-
vent surtout à la traduction nette et prompte de l’idée; trouvant
pour se formuler, un point de départ typique de l’expression la plus
correcte, n’excluant aucune traduction pittoresque et lui donnant
tout de suite, aux yeux des juges compétents, un brevet de vitalité
que le talent du dessinateur transformera en action forçant même
l’expression, pour faire image; l’erreur est de croire que la tradition,
basée sur l’examen des beaux modèles de l’antiquité, impose presque
l’immobilité dans une attitude, tellement calme, qu'on est porté à
lui reprocher une froide harmonie métrique, en la comparant aux
tendances de la sculpture moderne fortement mouvementée.

Rude et Carpeaux usèrent magistralement du geste animé; nous
reconnaissons l’attrait caractérisé de leurs œuvres, primant l’impres-
sion ressentie devant certaines figures de statuaires dont les produc-
tions, quoique nobles et décoratives, par la tranquillité de l’attitude
et la correction des formes, nous frappent moins.

Evidemment notre époque préfère la sculpture bien animée, éloi-
gnant un peu de l’étude trop rigoureuse de la recherche traditionnelle
des canons anciens, établis d’après les proportions observées sur les
formes, réputées belles, de sujets forts et harmonieusement con-
formés ; cependant, les maîtres peintres et sculpteurs de la Renais-
sance, dont les travaux sont justement appréciés, appliquèrent tous
ces lois de proportions, que les Grecs et les Romains avaient propa-
gées. On nous permettra d’indiquer, sommairement, la marche que
suivit cette étude.

II.

ORIGINE DES CANONS.

Le plus ancien document relatant l’instruction anatomique
donnée aux artistes, cite un enseignement se faisant sur le cadavre,
en Egypte, du temps des Ptolémées ; des sculpteurs grecs vinrent
étudier à l’école d’Alexandrie, en l’an III avant Jésus-Christ, mais,
à cette époque, les Grecs produisaient depuis longtemps des chefs-
d’œuvre avec les seules ressources instructives tirées de l’homme
adulte vivant, spécimen de santé, de force, de beauté et d’élégance
naturelle; le sculpteur ayant constamment en plein air son modèle
sous les yeux, dans les hippodromes, les cirques et même dans la
 
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