Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 3.1890)

PROPORTIONS ARTISTIQUES DU CORPS HUMAIN.

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d’équilibrer une figure avec la solidité d’appui si vivante, quoique
simplement indiquée, qu’on remarque dans les plus belles statues
antiques.

Il est cependant un écueil auquel beaucoup de jeunes gens, qui se
destinent aux arts et entrepi’ennent des travaux d’une certaine impor-
tance, viennent se heurter par insuffisance d’éducation première;
nous voulons parler de ceux qui ne sont pas assez sévères pour eux-
mêmes au point de vue des connaissances anatomiques et s’imaginent
scrupuleusement reproduire la nature, dont ils ignorent la constante
et impérative construction, et contre laquelle nous les voyons naïve-
ment protester en toute sincérité dans leurs œuvres.

Nous sommes heureux de rappeler, ne fût-ce que sommairement,
les idées d’un maître qui rendent si bien ce que nous pensons, nous-
mêmes, de cet enseignement si nécessaire.

Si indépendant qu’on soit, la vérité a des dessous qu’il est
impossible de négliger, car c’est la partie matérielle qui donne une
forme tombant sous nos sens. L’artiste devra donc mettre tout en
œuvre pour traduire sa pensée avec les meilleures chances de réussite.

C’est ce qui nous a fait établir une comparaison entre le canon
scientifique produit par une moyenne chiffrée, et les proportions
d’un modèle pris dans de bonnes conditions.

Nous l’avons dit en commençant cette étude, nous le répétons en
la terminant: il faut bien se persuader qu’en énonçant des longueurs
d’os, nous ne prétendons pas imposer des précisions qu’il serait
inutile de rechercher trop anatomiquement à l’extérieur, sur le
modèle vivant ; notre but a été de signaler les appréciations tirées
d’indices acquis par l’expérience afin de justifier notre dire par des
exemples et de nous rapprocher le plus de la réalité pour servir de
base à un enseignement utile.

E. DUHOUSSET.

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