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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Wyzewa, Teodor de: Le mouvement des arts en Allemagne, en Angleterre et en Italie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0094

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84

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Nous est-il resté un portrait authentique d’Alexandre le Grand? C’est le pro-
blème que s’est posé j\I. Charles Whibley et auquel il ne paraît pas avoir apporté
de réponse décisive. Il a seulement donné une liste très étendue et très étudiée des
principales œuvres où l’on peut chercher à reconnaître la figure du roi macédo-
nien. A défaut des célèbres portraits d’Appclles, peintre officiel du roi, la Bataille
il’Issus, dont le Musée de Naples nous garde la copie, et qui a eu pour auteur une
dame égyptienne, Helena, nous fait voir un Alexandre aux sourcils épais, aux
cheveux bouclés, au cou légèrement incliné à gauche; et ces traits concordent
entièrement avec la description que nous ont laissée d’Alexandre Plutarque et tous
les historiens. Le buste du Louvre, le seul qui porte inscrit le nom d’Alexandre,
est une médiocre copie romaine d’un ouvrage grec, et ne présente aucune de ces
particularités caractéristiques, qui se retrouvent toutes, au contraire, dans le buste
du Britisîi Muséum, trouvé à Alexandrie, et reproduisant sans doute un buste en
bronze de Lysippe. Le buste de la collection du comte Erbach, trouvé à Rome en
1791, est, sans contredit, le plus beau et le plus expressif de tous. Alexandre y a
exactement les mômes traits que dans le buste du Brilish Muséum et dans la
Bataille d’issus, mais avec moins de réalisme et plus de noblesse : cet ouvrage a
probablement pour auteur Leoeharès, élève de Scopas, et collaborateur de Lysippe.
C’est à l’école de Lysippe et au type du buste du British Muséum que se rattache
le fameux Alexandre du Capitole, qui a longtemps été pris pour un Apollon. En
revanche, le prétendu Alexandre mourant de Florence est une œuvre de l’école de
Pergame, et n’a rien à voir avec le roi dé Macédoine. Parmi les statues en pied,
M. Whibley cite comme la plus intéressante celle de la Glyptothèque de Munich,
assez mal restaurée par Thorwaldsen, et qui présente les caractères de l’école de
Lysippe, de même que le grand Alexandre de Gabies du Louvre. De l’époque
d’Alexandre a daté aussi en Grèce l’usage de graver des portraits sur les médailles :
avant ce prince on ne connaît que deux médailles ornées d’un portrait, tandis
qu’il y a de nombreuses monnaies portant l’image d’Alexandre. Mais on ne sait
toujours pas jusqu’à quel point cette image est exacte, et chacun reste libre de se
figurer à son gré le jeune conquérant.

Combien d’autres questions que l’on discute, où toujours le dernier arrivé
semble apporter la réponse la plus probante, et qui n’en restent pas moins
ouvertes à des hypothèses nouvelles! Voici, par exemple, les fresques de la chapelle
Sainte-Catherine, à Saint-Clément de Home, avec le problème de la date et du
norii de leur auteur. Yasari les attribue à Masaccio, et les fait dater du séjour de
ce peintre à Rome sous le pape Martin V. Attribution et date paraissent impossi-
bles à M. van Zahn, qui voit dans les fresques l'œuvre de Masolino, et leur assigne
pour date les années intermédiaires entre 1411 et 1420. De leur côté, Crowe et
Cavalcaselle réclament en faveur de Masaccio; tandis que M. Wickhoff, à grand
renfort d’inductions chronologiques et de considérations techniques, arrive à des
conclusions toutes contraires. D’après lui les fresques de la chapelle Sainte-Cathe-
rine dénotent manifestement une étude approfondie des peintures exécutées au
 
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