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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Michel, Émile: La jeunesse de Rembrandt, 1: 1606 - 1631
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0112

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98

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

sives clans lesquelles le savant directeur du Musée de Berlin est
revenu sur ce sujet1 un certain nombre de documents recueillis par
MM. Bredius et de Roever et insérés par eux dans leur recueil bien
connu 2 ont confirmé Ta justesse des vues de M. Bode et donné le
caractère de certitude à quelques-unes des idées qu’il n’avait présen-
tées que sous forme d’hypothèses.

Reprenant à notre tour cette étude de la jeunesse de Rembrandt,
nous avons mis à profit les découvertes de nos devanciers et, en
cherchant à les étendre, nous nous sommes efforcé de suivre le maître
dans cette période de sa vie, de nous rendre compte de ses procédés
de travail et de ses goûts, de retrouver les divers membres de sa
famille et ses compagnons, et de pénétrer ainsi un peu plus avant
dans une partie intéressante de son existence sur laquelle les histo-
riens contemporains étaient restés presque muets. Si nous n’avons
pu la mettre en pleine lumière, son image du moins se découvre à
nous dans un demi-jour transparent, comme à demi-voilée par ces
ombres légères dont son pinceau excellait à rendre le charme et le
mystère.

I.

Au sortir des cruelles épreuves du double siège qu’elle avait vic-
torieusement soutenu contre les Espagnols (1573-1574), Leyde s’était
peu à peu relevée et, dès les premières années du xvne siècle, les traces
des ruines et des misères accumulées dans cette ville pendant la lutte
de l’indépendance avaient presque entièrement disparu. Groupée
autour de son vieux Burg, l’antique cité se développait librement le
long des deux bras du Rhin qui s’y réunissent pour aller se perdre à
peu de distance de là dans les sables de la dune. Son commerce, sans
être comparable à celui d’Amsterdam, était florissant, et une popula-
tion à la fois guerrière et studieuse animait ses larges rues, aujour-
d’hui à peu près désertes. Artisans, petits bourgeois, drapiers,
savants et lettrés, on avait vu à l’œuvre tous les citoyens, rivalisant

•1. Une première élude qui avait paru dans le recueil des Bildende Kilnste édité
à Vienne par M. O. Berggrün, a été remaniée et complétée dans les Sludien zur
Geschichte der Hollândischen Malerei (Brunswick, 1883), et M. Bode a eu plusrécem-
ment encore l’occasion de parler de la jeunesse de Rembrandt dans les dernières
livraisons des Bilderlese aus kleineren Gemalde-Sammlungen iu Deutscliland.

2. Oud-Holland, II, p. 82, et I0C, et III, p. 83.
 
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