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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 2
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Michel, Émile: La jeunesse de Rembrandt, 1: 1606 - 1631
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0125

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LA JEUNESSE DE REMBRANDT. 111

sentant la répression par la garde civique des troubles religieux qui
éclatèrent à Leyde le 4 novembre 1618. A peine âgé de dix ans,
le jeune prodige était allé poursuivre ses études dans l’atelier de
Lastman où il demeurait deux ans, de 1618 à 1620. S’il ne s’y était
pas, comme on l’a dit jusqu’à présent, rencontré avec Rembrandt
qui ne devait y entrer qu’en 1624, il avait pu du moins, à son retour
à Leyde, lui vanter les leçons d’un maître dont la réputation à ce
moment était à son apogée.

Rembrandt allait trouver chez Lastman, avec un talent bien
supérieur à celui de Swanenburch, des enseignements qui étaient
en quelque sorte la continuation de ceux qu’il avait déjà reçus.
Lastman, en effet, faisait partie du même groupe d'italianisants qui
à Rome gravitaient autour d’Elsheimer. Dans l’excellente étude
qu’il a consacrée à ce dernier ‘, M. Bode a mis en lumière la figure
de ce peintre un peu oublié. Sans que ses œuvres se recommandent
par un mérite d’art bien remarquable, Elsheimer a tenu historique-
ment une grande place et l’influence qu’il a exercée, surtout sur les
artistes de la colonie étrangère fixés à Rome, est incontestable.
Par sa fécondité et par la souplesse de son"talent, il a puissamment
contribué à la transformation de la peinture à cette époque. En
prenant par le côté pittoresque des compositions jusque-là réservées
au grand art et en les traitant avec un fini précieux en rapport avec
leurs petites dimensions, il renouvelait en quelque sorte des sujets
qu’on pouvait croire épuisés. Travailleur infatigable, curieux, intel-
ligent et modeste, il était aimé de tous ceux qui l’approchaient,
surtout des artistes hollandais qui par leurs traditions et la tour-
nure de leur esprit étaient le mieux préparés à le comprendre et
à l’imiter.

Lastman 2 avait été à Rome un des plus fervents admirateurs
d’Elsheimer. Issu d’une famille où les professions libérales étaient
en honneur, il comptait parmi ses alliés de nombreux artistes.
Il était parti vers l’àge de vingt ans pour l’Italie où il demeura trois
ou quatre ans. Rentré à Amsterdam en 1607, U devait jusqu’à sa
mort vivre sur ce fonds d’études et de traditions classiques qu’il
avait amassées au delà des monts. Tandis qu’autour de lui l’art
hollandais allait de plus en plus manifester ses tendances et son

1. Studien zur Geschiclite der hollandischen malerei, par Willem Bode. Bruns-
wick, 1883, 1 vol. in-8, p. 231-336.

2. La vie cl les œuvres de Lastman ont fait récemment encore 1 objet d une
consciencieuse notice de MM. Bredius et de Boever (Oud-Holland, IV, p. 1-23).
 
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