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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 2
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Portalis, Roger: La gravure en couleurs, 5
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0135

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LA GRAVURE EN COULEURS.

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publications de luxe avec les Evangiles des dimanches et fêtes de Vannée
(1864), chromolithographies aux teintes variées, miniatures à fonds
ornés de vues de châteaux ; le Bréviaire du cardinal Grimani, copie
fidèle de l’un des plus beaux manuscrits que l’on connaisse; enfin
YOEuvre de Jehan Fouquet (1866), reproduction d’une partie des
miniatures exécutées par le célèbre artiste tourangeau pour le
livre de prières d’Étienne Chevalier, trésorier de France : exécution
soignée, mais colorations parfois un peu sombres, trop de fantaisie
et pas assez de style dans des entourages inventés pour compléter
l’ouvrage dans son ornementation.

On ne doit pas passer sous silence dans cette revue rapide, le
grand mouvement des ouvrages sur l'architecture qui profita de l’ex-
pansion de la Chromolithographie : tels la France monumentale de
Lenoir, le Palais de Fontainebleau de Pfnor, le Nouvel Opéra de Gar-
nier, Y Hôtel de ville de Lyon, les ouvrages de Didron, Gailhabaud,
Daly ; etc., etc. ; en Espagne le grand ouvrage des Monumentos archilec-
tonicos.

Ces divers exemples ne comprennent guère que la chromolitho-
graphie française ; mais l’art d’imprimer en couleurs sur pierre a été
également florissant en d’autres pays, particulièrement en Angle-
terre. Une question capitale était de sortir des teintes plates et
d’arriver à modeler la couleur.

« Les Anglais, dit M. H. Béraldi, l’essayèrent par une sorte de
frottis assez subtil, qui ne se pouvait tirer que sur la presse à bras.
Ils obtinrent ainsi des résultats d’une délicatesse étonnante. Les
Français, de leur côté, modelèrent les tons au moyen d’un travail
en petits points, assez solide pour supporter l’emploi de la presse
lithographique mécanique. On multiplia les superpositions jusqu’à
faire passer une épreuve sur dix ou quinze pierres. En même temps
on pratiquait l’usage du report, qui est à la lithographie ce que le
clichage est à la gravure, et qui permet de transporter le dessin d’une
pierre-matrice sur plusieurs autres pierres et de faciliter ainsi le
tirage rapide à grand nombre... »

Ces procédés ont vulgarisé dans des proportions inouïes l’usage
des images tirées ainsi à bon marché avec un degré de perfection
relative étonnant. Elles servent à la réclame courante, mais sont
susceptibles de produire des pièces d’un art plus relevé. Tels sont
certains portraits sortis des ateliers de l’imprimerie Testu et Massin,
dirigés actuellement par M. Champenois, le portrait de Sur ah Bern-
liardt, d’après Bastien-Lepage, entre autres, qui, dans son genre, est

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