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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 2
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Mantz, Paul: Watteau, 5
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0161

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146

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

les érudits dont l’ambition n’est jamais satisfaite, les catalogueurs
infatigables qui veulent attacher un numéro à la moindre page du
livre. Watteau a été un travailleur incessant et il s’est promené
dans toutes les avenues. Le dénombrement et la description de ses
peintures exigeront encore bien des recherches : le travail a été
excellemment préparé par Edmond de Goncourt, dans son Catalogue
raisonné de l’OEuvre de Watteau (1875) ; mais les ouvrages de cette sorte
sont toujours provisoires, et dans la longue étude que nous achevons,
nous avons constamment vécu avec cette pensée qu’indépendamment
des Watteau dont les graveurs du dernier siècle nous ont laissé les
estampes, il en est d’autres, et plus nombreux qu’on ne croit, que le
burin et l’eau-forte ont ignorés. L’espoir de trouver des œuvres
inconnues nous soutient toujours et aussi le désir d’enlever à des
peintures suspectes le nom glorieux dont on les décore. 11 y a une
question Watteau. Pour faire faire à cette question, qui marche si
lentement, les progrès définitifs qu’ambitionne la critique moderne,
il y aurait un beau travail à entreprendre. Il faudrait prendre le
bâton de voyage et aller courageusement partout où l’on croit voir
des Watteau. Il faudrait écheniller l’œuvre du maitre où tant de
morceaux contestables se sont abusivement introduits. Cette
recherche, qui promet d’heureux résultats, a préoccupé le dernier
historien de Watteau, M. Emil Hannover. Dans le volume qu’il
vient de publier, l’écrivain danois, qui paraît un biographe des mieux
informés et un esprit passionné pour les choses exactes, propose de
corriger quelques erreurs. Ainsi les deux prétendus Watteau de
Cassel seraient des Lancret. De son côté, Edmond de Goncourt a
enlevé au maitre de Valenciennes pour le restituer à Philippe Mercier
le petit Escamoteur de la galerie Lacaze qui nous avait toujours troublé.
Ce travail d’épuration, dont nous ne citons ici que de rares exemples,
devra être poursuivi. Et, en même temps, il devra avoir sa contre-
partie : il faudra, par une enquête sévère, savoir si quelque Watteau
authentique ne se dissimule pas sous un faux nom parmi les peintures
que l’on attribue à son temps et à son école. Pour peu qu’on ait d’ex-
périence en ces matières, on sait que toutes les erreurs sont possibles,
et, ici, la question est d’autant moins oiseuse que ceux-là même qui
ont consacré des années à étudier Watteau doivent avouer ingénue-
ment qu’il y a des périodes où le maitre leur échappe et qu’ils éprou-
vent un cruel embarras à fixer ne varietur la chronologie de ses
manières. Il faudra, en outre, si l’on veut aller jusqu’au bout du pro-
blème, examiner avec vigilance les copies anciennes. Au xvme siècle,
 
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