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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 2
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Geymüller, Heinrich von: Le passé, le présent et l'avenir de la cathédrale de Milan, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0172

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156

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

était de vaincre leur rivale aussi à l’extérieur, par son aspect général
et par son luxe. C’est là un fait capital et indiscutable, tant il découle
avec évidence de l’ensemble de la situation. C’était le premier monu-
ment de la chrétienté dont on entreprenait alors la fondation. Aujour-
d’hui encore il en est le troisième, c’est le plus grand monument
gothique du monde!

III.

Dans la réalisation de ce projet, la première chose qui frappe
lorsque l’on compai’e les plans des cathédrales de Milan et de
Florence, ainsi que l’histoire de leur construction, telle quelle
résulte avec une clarté si intéressante de la publication étendue des
Annales des deux édifices, c’est la différence fondamentale dans la
conception des deux monuments et l’appel adressé à des architectes
•étrangers, toutes les fois qu’il s’agissait de fixer les formes caracté-
ristiques de l’église milanaise en opposition à ce qui se faisait à
Florence. Ne faut-il pas chercher l’explication de cette consultation
d’architectes étrangers — fait dont l’importance a été tantôt exagérée
et tantôt trop négligée — dans la volonté du prince d’accomplir une
œuvre hors ligne, en y concentrant tout ce que l’on supposait que
l’art de cette époque fût capable d’imaginer de plus grandiose. Pour-
quoi, lorsqu’à peu de temps de là on se contente à Pavie et à Côme
des architectes lombards, eut-on recours à ces expertises, à ces
conseils étrangers, sinon dans l’espoir d’en tirer quelque profit?
Et n’y a-t-il pas, dans cette collaboration étrangère, la seule expli-
cation possible de la raison pour laquelle la conception de la cathé-
drale de Milan, en plusieurs parties, est moins italienne, non seule-
ment que celle de Florence, mais que celles de Côme et de la
Chartreuse de Pavie? On savait alors, en Italie, que le style à la
mode était d’origine septentrionale, tout comme l’on sait encore de
nos jours que les styles développés par la Renaissance avaient eu
leur berceau en Italie.

Les raisons pour lesquelles l’on eut constamment recours au
conseil d’architectes étrangers, allemands surtout, sont identique-
ment les mêmes que celles qui firent appeler le Bernin à Paris,
lorsque Louis XIV voulut donner au Louvre un caractère en rapport
avec la majesté et la puissance du grand roi. Ce sont aussi les mêmes
raisons qui firent appeler Galeazzo Alessi et Pellegrino Tibaldi
 
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